Archives mensuelles : juin 2015

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Qui est l’ennemi principal ?

Hervé Juvin - Le mur de l’Ouest n’est pas tombéA propos de Le mur de l’Ouest n’est pas tombé, Editions P G de Roux, mai 2015

Hervé JUVIN

Mao Tsé Toung est, non le seul, mais le plus fameux des chefs de guerre a en avoir fait l’un des principes déterminants de ses actions : il faut savoir qui est l’ennemi principal.
Le Mur de l’Ouest n’est pas tombé est tout entier consacré à cette question. Il n’est pas évident d’y répondre, et sans doute faut-il se réjouir que nous n’ayons plus d’ennemi aux portes, prêt à nous attaquer pour imposer sa loi. Il n’est même plus évident de poser la question, et la seule mention d’un ennemi possible suffit à faire de vous un suspect, un va-t’en guerre, un homme du passé. C’est entendu, l’Europe vit en paix. C’est entendu, nous n’avons plus d’ennemi. C’est entendu aussi, seuls de regrettables incidents et des terroristes survivants font encore ici et là entendre un bruit d’armes, de canons et de batailles, que le fracas des medias recouvre bientôt et fait oublier. Lire la suite

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Pékin prêt pour les Jeux d’hiver 2022

Cheng Zhao, journaliste du Quotidien du peuple

Les 9 et 10 juin, le Comité international olympique (CIO) a organisé à Lausanne une séance d’échanges ouverts réunissant ses membres et les représentants des villes candidates aux Jeux Olympiques d’hiver de 2022. C’était la dernière rencontre avant l’annonce des résultats le 31 juillet. La délégation chinoise l’explique solennellement : « Pékin est convaincu d’être le choix idéal pour le CIO et le partenaire le plus fiable pour toutes les parties prenantes de l’événement. » Lire la suite

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L’Empire contre-attaque…

Eric de La Maisonneuve

Les « grandes puissances » ne veulent pas déchoir, encore moins mourir. Ainsi, les Etats-Unis, inquiets à juste titre pour leur domination, acquise tout au long du XXe siècle par les forces militaire et monétaire, s’emploient, après les péripéties de l’après-guerre froide, à en reconstituer le socle.
Leur domination est en effet menacée : par leurs propres échecs politiques, militaires et économiques ; mais surtout par l’émergence de ce monde qu’on appelle multipolaire et qui propulse sur le devant de la scène de sérieux concurrents « impériaux ». En renaissant de ses cendres, le phénix chinois bouleverse la donne et s’impose comme un rival atypique mais crédible ; en refusant la marginalisation, l’Empire russe cherche de son côté à rebattre ses cartes ; sans compter les émules de l’Empire ottoman, qu’ils soient turcs ou islamistes, qui tentent d’enfoncer un coin dans le jeu mondial. Lire la suite

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L’Europe de la Défense : une ambition tronquée, une réalité embryonnaire (extraits)

Dossier G2S (extraits) de mai 2015 – GCA (2S) Perruche

[…] Les premières dispositions conférant à l’Union Européenne (UE) des compétences et des instruments dans le domaine de la défense ont été définies dans le traité de Nice (2000). Elles ont été confirmées et légèrement renforcées par le traité de Lisbonne (2008). Elles définissent le cadre, les ambitions et le mode de fonctionnement de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC) avec des restrictions dues à l’existence de l’OTAN.
La PSDC (comme l’OTAN) est organisée sur un mode intergouvernemental. Les décisions y sont prises à l’unanimité des Etats membres. Se référant aux valeurs démocratiques et aux principes définis par l’ONU pour les relations internationales, c’est au Conseil européen (collège des chefs d’Etat et de gouvernement) qu’il revient d’identifier les intérêts et objectifs stratégiques de l’Union. Ceux-ci inspirent la Politique étrangère et de sécurité commune (PESC) dans laquelle se trouve emboitée la PSDC. Lire la suite

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La Grande Crise, Comment en sortir autrement, Seuil, 2015 (extraits)

James K. Galbraith

Chapitre 7 : la futilité de la force

« Depuis le début de la révolution industrielle, le monde a été dominé par ceux qui avaient accès aux ressources à des conditions privilégiées : les Empires britannique et français, la Russie, les Etats-Unis. Les pays et empires qui ne disposaient pas de matières premières bon marché, notamment les Ottomans et les Chinois, se sont retrouvés en position de faiblesse, sur la défensive, en déclin. Les Allemands et les Japonais, qui ont tenté de se tailler des empires disposant d’un accès privilégié aux ressources naturelles, ont été repoussés dans de grandes guerres. Pendant la Pax americana qui a suivi, les matières premières sont restées peu coûteuses jusqu’en 1970, pour deux raisons : elles étaient présentes à l’intérieur, sur le sol même des Etats-Unis, et l’armée américaine garantissait la stabilité des gros gisements du golfe Persique et d’ailleurs. La crédibilité de la puissance américaine a été mise à l’épreuve au Vietnam, réaffirmée lors de la première guerre du Golfe, et incontestée dans l’après-guerre froide jusqu’aux lendemains du 11 septembre 2011. Lire la suite