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Questions chinoises

La réunion, début mars, de la session annuelle de l’Assemblée Populaire Nationale chinoise est l’occasion de faire le point sur les sujets majeurs qui intéressent la Chine. LI Yongchun, représentant du Quotidien du Peuple à Paris, a bien voulu sélectionner pour nous une vingtaine de billets illustratifs des questions traitées lors de cette session (NDLR).

1 – Explications des responsables du groupe de rédaction du rapport d’activité du gouvernement chinois

Wu Qiuyu et Zhao Bing, journalistes au Quotidien du Peuple

Le 5 mars, la 4e Session de la 12e Assemblée populaire nationale (APN) a débuté dans le Grand Hall du Peuple à Beijing, et à cette occasion, le Premier ministre chinois Li Keqiang a délivré, au nom du Conseil des affaires de l’Etat, le rapport d’activité du gouvernement. 2016 est la première année du 13e Plan quinquennal, et que met en évidence le Rapport d’activité du gouvernement de cette année ? Huang Shouhong, directeur adjoint du Bureau de recherche du Conseil des affaires de l’Etat et responsable du groupe de rédaction du Rapport de travail du gouvernement, et Xiang Dong, directeur du Bureau de recherche du Conseil des affaires de l’Etat, ont apporté des éclaircissements aux journalistes.

Un lien étroit avec la construction d’une société modérément prospère, et une omniprésence des nouveaux concepts de développement

Selon Xiang Dong, le Parti et le gouvernement chinois attachent une grande importance à la rédaction du rapport d’activité du gouvernement de cette année : Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du Parti communiste chinois (PCC) a présidé lui-même une réunion, et le Premier ministre Li Keqiang a tenu de nombreuses réunions avec des économistes, des experts, des personnalités extérieures au Parti, écoutant avec attention les opinions de chacun sur l’idéologie dominante, les formes d’expression et le cadre global du rapport.
Lors du processus de rédaction du rapport, un lien étroit a été établi avec la construction d’une société modérément prospère. Le rapport contient une partie spéciale consacrée à l’explication du 13e Plan quinquennal, et donne des réponses aux questions que se posent les citoyens à ce sujet ; les nouveaux concepts de développement se retrouvent partout, instillant les cinq grands concepts que sont « l’innovation, la coordination, l’écologie, l’ouverture et le partage » dans l’ensemble des travaux du gouvernement.

Données économiques : « une bonne mine, mais aussi du tempérament »

Selon M. Xiang, en 2015, la croissance du PIB de la Chine a atteint 6,9 %, et, pour la deuxième année consécutive, le PIB a dépassé les 10 000 milliards de dollars, faisant de la Chine le seul pays avec les Etats-Unis à atteindre ce niveau. En 2015, la création de nouveaux emplois urbains en Chine a atteint 13,12 millions. « Actuellement, beaucoup des usines côtières de l’Est n’arrivent plus à recruter des ouvriers, et même chez les travailleurs migrants, l’enquête menée dans 36 villes sur le taux de chômage montre qu’il est resté stable à environ 5 %. Où voyez-vous qu’il y a des signes de crise économique ? » a dit M. Xiang.
De son côté, Huang Shouhong estime que, l’année dernière, l’économie chinoise a eu « à la fois une bonne mine, mais aussi du tempérament ». Le terme « bonne mine » se réfère à de meilleurs indicateurs de la croissance économique de la Chine, et le terme « tempérament » veut dire que la structure du développement économique de la Chine est en phase d’optimisation, et que l’élan du nouveau développement prend de la cohésion. L’année dernière, la part du secteur des services dans le PIB a pour la première fois dépassé 50 %. M. Huang a précisé que le gouvernement chinois dispose de suffisamment de moyens politiques et d’instruments innovants pour faire face à la pression à la baisse sur l’économie ; il a en main tous les outils et armes nécessaires, et il n’hésitera pas à s’en servir le moment venu si le besoin s’en fait sentir.

Du bon usage de l’Internet lors du 13e Plan quinquennal, et un « dépassement dans les virages »

« Nous sommes actuellement numéro un mondial de la production pour 287 types de produits de base, mais un grand nombre de Chinois font encore leurs emplettes à l’étranger, et on les voit littéralement faire main basse sur le lait en poudre pour bébé, ce qui montre l’importance d’une réforme de l’offre ». Selon M. Xiang, la réforme structurelle de l’offre est « une tâche importante de la période du 13e Plan quinquennal » ; il faut simplifier l’administration et renforcer la décentralisation, réduire les taxes et les coûts, pour injecter de la vitalité au marché.
« Aujourd’hui, si une industrie ose dire qu’elle n’a rien à voir avec Internet, alors cette industrie est vouée à disparaître ». Selon M. Xiang, l’Internet est pour la Chine un tremplin vers la transformation et la modernisation, et l’Internet, en tant que représentant de l’émergence de nouvelles forces de développement, apportera avec lui la modernisation des anciennes forces de développement.

Le ratio de déficit n’est pas élevé, et la politique monétaire actuelle continuera à s’appliquer

« S’agissant des politiques fiscales et monétaires, leur application sera poursuivie et renforcée cette année ; notre déficit courant reste faible, et même s’il a dépassé 3 %, au niveau mondial cela reste faible ; il y a encore beaucoup de marge de manœuvre », a souligné Xiang Dong.
M. Xiang a également dit que les efforts pour améliorer la vie des gens vont encore être renforcés ; du côté de la sécurité sociale, 10 yuans seront prélevés sur l’assurance-maladie de chaque personne pour souscrire une assurance commerciale qui couvrira des millions de patients atteints de cancer, réduisant le fardeau pesant sur leur famille. Quant à l’assurance médicale de base pour les employés urbains, la limite supérieure de remboursement sera augmentée et passera de 300 000 à 400 000 yuans.

2 – Les spéculations sur une chute de son économie n’entameront pas la confiance de la Chine

Ji Peijuan, journaliste au Quotidien du Peuple

Lors du Forum de Davos, certaines voix ont laissé entendre que l’économie chinoise était en perte de vitesse, et des grands fonds spéculatifs en ont profité pour parier sur une forte dépréciation du yuan sur le marché afin d’en tirer bénéfice. Ils en ont été pour leurs frais. Les statistiques montrent en effet que la Chine ne connaît ni un « atterrissage brutal » et moins encore une « chute depuis la falaise », et ceux qui ont donné de la voix pour médire de la Chine n’ont une fois de plus pas réussi à trouver un argument de départ réaliste. En fait, outre la tenue des Deux Sessions, la Chine s’apprête à entrer dans la première année du « 13e Plan Quinquennal » et à envoyer un signal positif, celui qui indique que l’économie chinoise va inaugurer un nouveau cycle de bonnes perspectives et continuer à aller de l’avant.
Le rapport du Bureau national des statistiques de Chine a montré qu’entre 1979 et 2012, le taux de croissance annuel moyen de l’économie chinoise a atteint 9,8 %. Et du fait de l’élargissement des bases de son économie, en 2015, l’accroissement du PIB de la Chine (4 100 milliards de yuans) a dépassé celui du total de l’année 1993 (environ 3 600 milliards de yuans).
L’économie chinoise est entrée dans la phase de nouvelle normalité, et le fait qu’elle arrive à maintenir une vitesse de croissance « moyenne à élevée » tout en procédant à la transformation et à la modernisation de son économie reste suffisant pour lui conserver la confiance des marchés. En novembre 2015, le Président Xi Jinping, qui assistait au 10e sommet du G20, a souligné que la Chine a la confiance et la capacité nécessaires pour maintenir une croissance économique à moyenne-grande vitesse, et continuer à créer des opportunités pour le développement des pays. Notre confiance vient de la détermination et de l’action destinées à approfondir globalement les réformes et à établir un nouveau système d’économie ouverte. Notre confiance vient de la force motrice interne de l’économie chinoise et des orientations politiques fortes et ferme du gouvernement chinois.
La confiance de la Chine provient aussi de certains faits dans l’attention du monde : dans le cadre du processus d’approfondissement global des réformes, l’économie chinoise a dans son ensemble fait montre de stabilité, de progrès constants et d’un bon équilibre ; elle a maintenu une croissance rapide, optimisé sa structure, poursuivi en profondeur la réforme et l’ouverture, elle a continué à améliorer la vie des gens, et assuré une stabilité sociale globale. De même, en 2015, la contribution de l’économie chinoise à la croissance économique mondiale est restée supérieure à 25 %.
La restructuration de l’économie de la Chine a obtenu des résultats remarquables : en 2015, la proportion du secteur tertiaire en Chine a dépassé 50 %, la pollution de l’environnement a été contrôlée de façon efficace. La croissance économique axée sur la consommation a connu une accélération rapide : l’année dernière, la consommation a ainsi compté pour 66 % de la croissance économique globale de la Chine.
Au niveau international, l’optimisme sur les perspectives de l’économie chinoise reste toujours la voix dominante. Liu Ligang, économiste en chef pour la zone Grande Chine à l’Australia and New Zealand Banking Group (ANZ), a souligné que la part des exportations nettes de la Chine dans la croissance de son PIB a chuté de façon significative, tandis que dans la structure des importations, le volume du commerce général représente désormais environ deux fois celui du commerce de transformation. Pour lui, ces phénomènes montrent que la structure économique de la Chine est progressivement en train de passer vers une économie axée sur la consommation.
« L’axe principal de l’économie de la Chine est en train de se déplacer des investissements et de la fabrication aux services et à la demande intérieure, et cette transition va aider l’économie chinoise à devenir un moteur de croissance pour une demande plus soutenue, et c’est une bonne chose pour l’économie mondiale ». Selon Stephen S. Roach, professeur à l’Université de Yale et ancien président de Morgan Stanley Asie, « quand la Chine aura fini par atteindre les objectifs de la réforme de la nouvelle normalité, les consommateurs chinois seront alors le moteur du développement économique de cette nouvelle normalité, et ils renforceront la demande mondiale ».

Chiffres et faits clés dans le rapport d’activité du gouvernement chinois

Les chiffres et faits mis en évidence dans le rapport d’activité du gouvernement adressé par le Premier ministre Li Keqiang lors de la session annuelle de l’APN.

Les chiffres clés pour l’année 2016 :
– Augmentation du produit intérieur brut (PIB) à un taux compris entre 6,5 % et 7 % ;
– Maintenir la croissance de l’indice des prix à la consommation (IPC) autour de 3 % ;
– Poursuivre une politique fiscale plus proactive avec un déficit de 2180 milliards de yuans (335,38 milliards de dollars), soit 560 milliards de yuans de plus que celui de l’année dernière et représentant 3 % du PIB ;
– Créer plus de 10 millions d’emplois urbains avec un taux de chômage urbain enregistré au-dessous de 4,5 % ;
– Poursuivre une politique monétaire prudente flexible et appropriée, avec la croissance de la masse monétaire large (M2) fixée à environ 13 %.

Principaux objectifs pour les cinq ans à venir :
– Doubler le PIB et le revenu personnel par habitant par rapport à 2010 d’ici 2020 ;
– Une croissance économique annuelle maintenue au niveau de 6,5 % au minimum pour les cinq ans à venir ;
– Une production économique globale atteignant plus de 90 000 milliards de yuans ;
– Un nombre de résidents urbains permanents représentant 60 % de la population de la Chine ;
– Un nombre de résidents urbains permanents enregistrés représentant 45 % de la population de la Chine ;
– Expansion des chemins de fer à grande vitesse en service à 30 000 kilomètres et un réseau reliant plus de 80 % des grandes villes ;
– Consommation d’eau, d’énergie et l’émission de dioxyde de carbone par unité de PIB en baisse respective de 23 %, 15 % et 18 % ;
– Soulager la pauvreté de tous les résidents ruraux actuellement en dessous du seuil de pauvreté et lutter contre la pauvreté dans tous les comtés et les régions pauvres ;
– 50 millions de nouveaux emplois urbains ;
– Augmentation d’un an de l’espérance de vie moyenne.

3 – « Une ceinture et une route », une initiative chinoise, une opportunité pour le monde

Liu Junguo, journaliste au Quotidien du Peuple

« Le projet ‘Une ceinture et une route’ est une initiative chinoise et une opportunité pour le monde ». Voici la déclaration solennelle envoyée au monde par Wang Yi, le ministre chinois des Affaires Etrangères le 8 mars 2016 à l’occasion de la 4e session de la 12e Assemblée Populaire Nationale.
C’est en septembre et octobre 2013 que le Président Xi Jinping, lors de ses visites en Asie centrale et en Asie du Sud-est, a proposé la construction d’un projet majeur comprenant deux éléments, la « Ceinture économique de la Route de la Soie » et la « Route de la Soie maritime du 21e siècle », plus communément appelé « Une ceinture et une route ».
En mars 2015 ont été promulguées les « Visions et actions de promouvoir la construction de la Ceinture économique de la Route de la Soie et de la Route de la Soie maritime du 21e siècle ». Aujourd’hui, la construction commune et le partage commun du grand projet « Une ceinture et une route » progressent régulièrement.
Lors de sa conférence de presse, Wang Yi a apporté des éclaircissements sur la feuille de route de la construction du projet « Une ceinture et une route ». Primo, il y a de plus en plus de partenaires participants. D’ores et déjà, plus de 70 pays et organisations internationales ont exprimé leur volonté de coopérer, et plus de 30 pays ont signé un accord de coopération avec la Chine pour la construction du projet « Une ceinture et une route ». Secundo, la mise en place du soutien financier de base. La Chine a créé la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, qui est aujourd’hui ouverte et fonctionnelle, et le premier projet d’investissement du Fonds de la Route de la Soie a été officiellement lancé. Tertio, le réseau d’interconnexion se forme progressivement. Grâce à la signature d’accords de construction de corridors économiques avec le Pakistan, la Mongolie et la Russie, d’importants résultats ont été obtenus dans des domaines comme les infrastructures, la finance, la culture, etc. La construction de la voie Chine-Europe, de la portion entre la Serbie et la Hongrie, et de la voie rapide traversant l’Indonésie ont déjà commencé. La construction du réseau ferré transasiatique, notamment entre la Chine et le Laos et la Chine et la Thaïlande a déjà franchi des étapes importantes. Quarto, la promotion de la coopération globale des capacités de production. La Chine a commencé la mise en place de mécanismes de coopération avec près de vingt pays dans le domaine des capacités de production, et un grand nombre de projets clés ont pris racine dans divers pays.
Lors des Deux Sessions de cette année, le projet « Une ceinture et une route » a été un des sujets vedettes auprès des représentants. Liu Zhenya, membre de la Commission Consultative du Peuple Chinois (CCPPC), a suggéré qu’une percée soit faite en reliant les réseaux électriques des pays situés le long du parcours de l’initiative « Une ceinture et une route », et de promouvoir activement la construction d’un réseau énergétique mondial. De même, selon Tian Gang, membre de la CCPPC, il faut vigoureusement mener des négociations d’accords bilatéraux d’investissement avec les pays situés le long du projet « Une ceinture et une route », et s’appuyer sur ce projet pour construire un nouveau schéma de développement de l’industrie des biens de consommation.
Les dignitaires universitaires étrangers ont également témoigné d’un grand intérêt pour le projet « Une ceinture et une route ». Pour l’ambassadeur du Pakistan Massoud Khalid, le corridor économique sino-pakistanais, projet phare de l’initiative « Une ceinture et une route », va permettre d’apporter du bien-être aux deux peuples et même à l’ensemble des peuples de la région. Jaeho Hwang, professeur à la Faculté des Etudes Internationales et directeur du Centre de collaboration pour la sécurité mondiale à l’Université des études internationales Hangkok en Corée du Sud, estime que l’initiative « Une ceinture et une route » va permettre à la diplomatie chinoise de faire beaucoup de choses. Quand l’initiative « Une ceinture et une route » passera de concept à résultats, cela aidera la philosophie de la diplomatie chinoise de proximité à être mieux mise en œuvre.
L’initiative « Une ceinture et une route » fait écho à la voix universelle du continent eurasiatique qui souhaite le développement et la coopération, et marque le passage rapide de la Chine du statut de participant au système international à celui de fournisseurs de biens publics.
Les principes de discussion commune, de construction commune, de partage commun du projet « Une ceinture et une route » ne sont pas la poursuite d’une quelconque « Doctrine Monroe », encore moins de l’expansionnisme, mais une preuve d’ouverture. Comme un article du Quotidien du Peuple l’a justement souligné, la Chine, ouverte et tolérante, est favorable à ce que tous les pays du monde prennent en marche le train de son développement, et elle crée activement des conditions à cette fin.

4 – Xi Jinping lance un ordre de mobilisation pour la réforme et l’innovation à toute la Chine

Zhao Cheng, journaliste au Quotidien du Peuple

Le 5 mars 2016, Xi Jinping, Secrétaire du comité central du Parti Communiste Chinois, chef de l’Etat et Président de la Commission Militaire Centrale, a souligné devant la délégation de Shanghai assistant à la 4e session de la 12e APN que l’entrée dans le 13e Plan quinquennal signifie une mise en pratique de nouveaux concepts de développement, l’achèvement de la construction d’une société globalement modérément prospère, et que pour cela, il faut soutenir davantage le courage de réformer et stimuler l’esprit d’innovation.
Le concept de développement stimulé par l’innovation est l’un des thèmes centraux sur lequel Xi Jinping insiste chaque année, et les mots qu’il a prononcés devant les représentants de Shanghai à l’APN vont dans ce sens. « Maintenir le courage d’innover, un esprit de pionniers, aller de l’avant avec une vigoureuse vitalité, et mettre en œuvre les concepts de développement innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé, redoubler d’efforts pour intégrer un ensemble de mesures variées d’approfondissement global des réformes, faire les efforts nécessaires pour promouvoir la réforme de la structure de l’offre ». Cette année, Xi Jinping a exprimé de nouvelles attentes et de nouvelles exigences pour le développement de Shanghai, et il a également lancé un ordre de mobilisation pour la réforme et l’innovation à l’ensemble de la Chine.
Conformément aux exigences du Secrétaire général, Shanghai a mis en œuvre des stratégies de réforme et d’innovation. Aujourd’hui, le développement économique de Shanghai, qui dans le passé était fortement tributaire d’industries traditionnelles comme les produits chimiques, l’immobilier et de la transformation, s’appuie à hauteur de 67 % sur le secteur des services, cette nouvelle structure économique d’industries émergentes stratégiques connaît une croissance beaucoup plus élevée que celle des industries traditionnelles, et la croissance économique se stabilise.
Une nouvelle vague d’esprit d’entreprise et d’innovation de masse déferle sur la Chine. Depuis mai 2013, les autorités du niveau central ont introduit au moins 22 documents destinés à promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation, et ces documents se sont traduits en politiques et mesures concrètes, jouant un rôle positif pour l’entrepreneuriat et l’innovation. En 2015, la croissance annuelle des nouvelles entreprises enregistrées en Chine a atteint 21,6 %, soit une création moyenne de 12 000 par jour.
La Conférence centrale de travail économique 2015 a clairement énoncé la nécessité de soutenir la mise en œuvre en profondeur de la stratégie de développement axée sur l’innovation, d’encourager l’entrepreneuriat et l’innovation de masse, et de s’appuyer sur la réforme et l’innovation pour donner un nouvel élan au développement des forces nouvelles et à la transformation et la modernisation des forces traditionnelles.
Selon les statistiques, le mot « innovation » est apparu 61 fois dans le Rapport de travail du gouvernement pour 2016 publié le 5 mars. Le Rapport de travail du gouvernement a énoncé les objectifs et tâches principaux de la période du 13e Plan quinquennal comme le début d’un nouveau groupe de projets nationaux clés, la construction d’un certain nombre de centres nationaux d’innovation de haut niveau dans les sciences et technologies, favoriser la croissance d’un certain nombre d’entreprises leader d’un niveau de compétitivité et d’innovation international. A l’horizon 2020, le niveau des dépenses du gouvernement dans la recherche et le développement devrait atteindre 2,5 % (du PIB), et les sciences et technologies devraient progresser et contribuer à hauteur de 60 % de la croissance économique.
Dans l’avenir, la Chine va construire une plateforme d’entreprenariat de masse, de financement de masse, de soutien de masse et de participation de masse, la création d’un nouveau mécanisme d’innovation entrepreneuriale collaboratif et multi-domaines entre grandes, petites et moyennes entreprises, institutions de recherche, universités et créateurs. Seront aussi construites un certain nombre de bases expérimentales dites « double création », destinées à cultiver des services d’entreprise, développer des financements providentiels, entrepreneuriaux et industriels, et mettre en œuvre une politique d’introduction plus active, plus ouverte et plus efficace.

4 bis – Xi Jinping : il faut gagner la bataille de la réforme structurelle de l’offre

Zhao Cheng, journaliste au Quotidien du Peuple

Le 8 mars 2016, le Président Xi Jinping a rendu visite à la délégation du Hunan à la 4e session de la 12e APN. Il a souligné qu’il faut travailler de façon créative, faire les efforts nécessaires pour promouvoir la réforme structurelle de l’offre, renforcer la protection et l’amélioration des moyens de subsistance des gens, promouvoir la modernisation de l’agriculture, faire des recherches et améliorer les politiques de sécurité alimentaire.
« Promouvoir la réforme structurelle de l’offre est une rude bataille ». Xi Jinping a souligné que pour gagner cette bataille difficile, il faut avoir une bonne maîtrise des notions d’« addition » et de « soustraction », augmenter les facteurs de production, encourager un accroissement de la production économique, réduire l’offre inefficace et bas de gamme, et étendre l’offre effective et haut de gamme, et améliorer l’ensemble des facteurs de production.
Le discours du Président Xi Jinping a été particulièrement bien reçu par les représentants présents. Wu Donglan, chef du village de Longxing dans le Hunan Leiyang, a déclaré que les villageois sont particulièrement touchés par les propos du secrétaire général sur la promotion de la réforme structurelle de l’offre. Dans le passé, les agriculteurs se donnaient de la peine au travail, mais ils n’en goûtaient pas les fruits. Mais aujourd’hui, grâce au train express de l’« Internet + », tout le monde peut enfin en profiter.
« La réforme structurelle de l’offre dans le secteur agricole devrait accorder plus d’attention à l’innovation et à la réforme, l’innovation technologique peut permettre l’introduction de meilleures variétés, réduire les coûts agricoles et améliorer l’efficacité de l’agriculture »… La réforme structurelle de l’offre est un sujet vedette des Deux Sessions, et un point stratégique du développement de la Chine pendant la période du 13e Plan quinquennal. Et comme le Président Xi Jinping l’a souligné « pour une Chine plus forte, il faut une agriculture plus forte », et la promotion de la réforme structurelle de l’offre agricole est un élément fondamental de la réforme.
Ces dernières années, les revenus des agriculteurs chinois ont continué à croître régulièrement. Ainsi, en 2015, le revenu agricole disponible par personne a atteint 11 422 yuans, et augmenté de 0,7 % par rapport au taux de croissance du revenu des résidents urbains en 2015… Mais dans le contexte de ralentissement économique, l’augmentation des revenus des agriculteurs fait face à de nouveaux problèmes. D’une part, les prix des produits alimentaires sont faibles et la Chine ne peut pas continuer à augmenter les prix de sa politique d’achat de céréales ; d’autre part, le taux de croissance du nombre d’agriculteurs devenant travailleurs migrants a diminué de manière significative. En 2015, le nombre d’agriculteurs devenant travailleurs migrants a augmenté de 0,4 % seulement par rapport à l’année précédente, la plus faible hausse depuis le début du nouveau siècle.
Certains chercheurs ont fait la comparaison : une courge luffa se vend 3 ou 4 yuans, mais si on s’en sert comme matière première pour faire des semelles médicinales, elle peut valoir 10 yuans. En fait, que ce soit les céréales, la viande, l’huile, les œufs ou le lait, ou d’autres cultures de rente, un processus de traitement peut générer une plus grande valeur ajoutée. Sur la base de l’état de développement de l’agriculture chinoise, le Comité central du PCC a proposé l’ajustement de la structure agricole, afin d’améliorer l’efficacité de la fourniture de produits agricoles, d’améliorer les ressources agricoles dans la configuration de marché, promouvoir la qualité et l’efficacité de la production agricole, et sortir du dilemme du développement agricole en Chine.
Devant la délégation du Hunan, le Président Xi Jinping a également souligné l’importance de la sécurité alimentaire. Il a dit qu’en Chine, un grand pays avec 1,3 milliard de personnes, la sécurité alimentaire est toujours une priorité absolue des politiques nationales visant à améliorer la vie des gens. Il faut mener des recherches et améliorer la politique de sécurité alimentaire, et faire du renforcement des capacités de production une base fondamentale. De même, il faut protéger les terres arables, en particulier les terres agricoles de base, renforcer la construction de forces de soutien à l’irrigation, aux activités agricoles, améliorer les techniques agricoles et le niveau des équipements techniques, afin de consolider efficacement les bases de l’agriculture.

4 ter – Xi Jinping clarifie le positionnement de la Chine sur les relations gouvernement-entreprises

Zhao Cheng, journaliste au Quotidien du Peuple

Le 4 mars 2016, le Président Xi Jinping a rendu visite aux membres de l’Association nationale pour la construction démocratique et de la Fédération de l’industrie et du commerce de la 4e Session du 12e Comité national de la CCPPC. A cette occasion, il a participé à une réunion conjointe et a écouté les recommandations formulées par les membres du comité, et proposé une définition des nouvelles relations entre le monde politique et le monde économique. Xi Jinping a souligné que les nouvelles relations entre le gouvernement et les entreprises se résument par deux mots, « proximité » et « propreté ». C’est la première utilisation de ces mots dans le positionnement des relations entre le gouvernement et les entreprises en Chine.
Xi Jinping a expliqué avec précision le contenu spécifique des mots « proximité » et « propreté ». Le mot « proximité » désigne, pour les cadres dirigeants, des contacts et des échanges directs et sincères avec les entreprises privées, plus d’attention, plus de dialogue, plus de conseils avec l’économie de propriété non publique, et aider à résoudre des problèmes pratiques. Dans le même temps, les entrepreneurs privés doivent de leur propre chef, avec les comités du Parti, les gouvernements et ministères à tous les niveaux, communiquer et échanger davantage, dire la vérité, révéler la situation réelle, se montrer francs et soutenir avec enthousiasme le développement local. « Propreté » désigne les relations entre les cadres dirigeants et les entrepreneurs privés, qui doivent être marquées pour les premiers par la propreté, la pureté, ne pas se montrer cupides et égoïstes, ne pas se livrer à des abus de pouvoir, et ne pas négocier son pouvoir contre de l’argent. Dans le même temps, les entrepreneurs privés doivent se garder des influences négatives, aller dans le bon sens, respecter la loi dans leurs activités et s’engager dans des affaires honnêtes.
[…] Les relations gouvernement-entreprises ont toujours été un sujet sensible dans la société chinoise. Ces dernières années, les sorties de route de certains cadres dirigeants chinois et les « troubles » chez des entrepreneurs ont été liés aux relations douteuses et secrètes entre pouvoir et argent. Dans le passé, un petit nombre de cadres dirigeants et de propriétaires d’entreprises allaient souvent bras dessus bras dessous pour « arranger les choses officielles en privé », ayant pour conséquence à la fois un traitement injuste des autres acteurs du marché, mais également le risque de formation d’une communauté d’intérêts anormale, qui ouvre la voie à la corruption.
Le Président Xi Jinping a souligné à plusieurs reprises que les relations entre entreprises et officiels se devaient d’être vertueuses, et non pas aller main dans la main, avoir des intérêts communs, soulignant la nécessité de tracer des frontières délimitant clairement les intérêts publics et privés.
Depuis le 18e congrès du Parti, pour construire de nouvelles relations entre le gouvernement et les entreprises, la Chine a adopté une série de mesures. Par exemple, il est demandé que les cadres qui exercent des fonctions auprès du Parti et du gouvernement ou ceux qui n’exercent plus de fonction mais qui ne sont pas encore à la retraite, ne cumulent ou n’assument pas de fonctions dans des entreprises. Depuis plus de deux ans, le Département organisation du Comité central du Parti a mis en œuvre un dispositif de mise à pied des cadres cumulant ou travaillant dans une entreprise, qui a été appliqué à 63 000 personnes dans toute la Chine. Récemment, le Parquet suprême a également émis des avis, exigeant de sévir contre les crimes de violations des droits et intérêts légitimes des entreprises non publiques, pour promouvoir la construction de nouvelles relations entre le gouvernement et les entreprises.
Avec la nouvelle définition proposée des relations entre le gouvernement et les entreprises, complétée par l’appui de pratiques de gestion, les possibilités d’abus de pouvoir des responsables devraient être réduites, et les relations douteuses entre le gouvernement et les entreprises seront corrigées. Les représentants du gouvernement ont fermement établi le concept de service en stricte conformité avec la loi ; de même, les entrepreneurs faisant des affaires ne devront plus compter sur leurs « relations » mais sur leurs propres mérites et qualités. Grâce à l’établissement de limites définissant les nouvelles relations entre le gouvernement et les entreprises, la situation va inévitablement évoluer et conduire à des relations plus franches et détachées entre le monde de la politique et celui des entreprises.

5 – La construction du réseau optique pour réduire la fracture numérique entre les villes et les campagnes de Chine

Bai Yang, journaliste au Quotidien du Peuple

« Construire un certain nombre de villes à réseau optique, faire progresser le passage à la fibre dans 50 000 villages administratifs, afin que davantage de résidents des zones urbaines et rurales puissent profiter d’une vie numérique ». Le 5 mars 2016, à l’occasion de l’ouverture de la 4e session de la 12e APN, le Premier ministre chinois Li Keqiang a délivré le rapport d’activité du gouvernement, dans lequel il a indiqué que la construction du « réseau optique » a été incluse au cœur des tâches à accomplir en 2016.
L’utilisation et le développement de l’Internet avancent très rapidement en Chine, et « la Chine à large bande » est devenue une réalité. À la fin de 2014, les abonnés au haut débit fixe étaient plus de 200 millions, les utilisateurs de la 3G et 4G mobile à large bande plus de 580 millions, dont 97 millions pour la 4G, et la proportion d’utilisateurs accédant à la large bande à 8Mbps et plus a atteint 40,9 %.
Le précédent rapport d’activité du gouvernement avait souligné « la promotion de l’intégration ‘triple play’, l’accélération de la construction du réseau de fibre optique et l’augmentation significative du taux de réseaux à large bande ». Aujourd’hui, la tâche principale est la construction d’un « réseau optique », ce qui fait que les gens attendent impatiemment une amélioration substantielle de la progression du réseau de fibre optique à domicile et de la vitesse du réseau.
Les Chinois ont été très impressionnés de voir le Premier ministre Li Keqiang exprimer son mécontentement à plusieurs reprises au sujet de phénomènes comme la vitesse insuffisante et les frais élevés, se faisant ainsi leur porte-parole pour énoncer des vérités. Il a ainsi reconnu que « dans certains pays en développement la vitesse du réseau est plus rapide qu’à Beijing », et que « nous avons du mal à imaginer nous-mêmes à quel point nos infrastructures de base de l’information sont en retard ».
Récemment, Miao Wei, le Ministre de l’Industrie et des Technologies de l’information a mis en avant l’objectif principal de cette année de la stratégie « Chine à large bande », comme la couverture de 80 nouveaux millions de foyers par la FTTH (fibre à domicile), la construction de plus de 600 000 nouvelles stations de base 4G, le passage à la large bande de 14 000 nouveaux villages administratifs, l’encouragement d’un certain nombre de villes à devenir le premier groupe de « villes à réseau tout-optique », et la couverture par le réseau 4G des chefs-lieux de comté et des communes développées…
Les infrastructures de l’information sont un service public important. Le degré de rapidité des autoroutes de l’information a un lien direct avec le développement économique et le bien-être des citoyens, et c’est pourquoi on peut croire qu’après la « Chine à large bande », la construction du « réseau optique » permettra d’améliorer encore la qualité de la vie des gens et stimuler le progrès social en Chine.

6 – Le déstockage des logements, une solution pour stabiliser le marché immobilier

Zhao Cheng, journaliste au Quotidien du Peuple

Le 5 mars 2016, le Premier ministre Li Keqiang a délivré le Rapport d’activité du gouvernement, dans lequel il a notamment souligné la nécessité d’encourager la construction de projets de logements abordables en zone urbaine et un développement sain et stable du marché immobilier. Selon le Premier ministre, il faut perfectionner les politiques fiscales et de crédit qui soutiennent la consommation raisonnable dans le secteur de l’immobilier résidentiel, la demande en logements rigide et la demande de l’amélioration, mettre en œuvre des stratégies selon les villes visant à résoudre le problème des surstocks immobiliers. Il est nécessaire de créer un système concernant à la fois l’achat et la location de logements, pour répondre aux besoins des personnes venant de l’extérieur et leur permettre d’accéder progressivement à toute une gamme d’offre de logements publics en location.
Le marché du logement est un indice de référence macroéconomique, et la Chine accorde une très grande valeur à la préservation de la santé du marché de l’immobilier. A l’occasion de l’ouverture de la 4e Session de la 12e APN, Chen Zhenggao, Ministre du logement et du développement urbain et rural, a déclaré que dans les villes de premier rang, les prix de l’immobilier varient considérablement, ce qui préoccupe au plus haut point le Ministère du logement, qui maintient une communication étroite avec quatre d’entre elles, Pékin, Shanghai, Canton et Shenzhen. Ces quatre villes tentent actuellement de stabiliser le marché, et à cette fin elles ont pris des mesures spécifiques : la première, une politique de restriction d’achats stricte, et une application stricte de politiques fiscales et de crédit différenciées ; la deuxième, une augmentation de l’offre en terrains et la publication de renseignements en temps opportun, afin de stabiliser la confiance ; la troisième consiste à augmenter l’offre en logements de taille petite et moyenne, et améliorer l’offre en logements abordables ; la quatrième vise à lutter contre les activités illégales pouvant exister dans le cadre des diverses transactions ; cinquièmement enfin, orienter correctement l’opinion publique.
Tant en Chine qu’à l’étranger, nombreux sont ceux qui observent la capacité du gouvernement chinois à stabiliser le marché de l’immobilier. Le déstockage des logements est une tâche importante, et depuis la seconde moitié de 2015, concernant le marché de l’immobilier, les bonnes politiques se sont succédé. Cependant, après le Nouvel An chinois 2016, la remontée des prix dans les villes de premier rang a également conduit le monde extérieur à s’inquiéter d’un nouveau gonflement des stocks. Il est également à noter que la Banque centrale chinoise a en outre annoncé une nouvelle baisse du taux de réserve obligatoire des banques de 0,5 point à compter du 1er mars, signal d’un assouplissement de la politique monétaire.
A la veille des Deux Sessions, Zhu Guangyao, le Vice-ministre des finances a déclaré, en réponse à la question d’un journaliste sur les prix des logements dans les villes de premier rang, qu’il n’était pas d’accord avec l’idée qu’il y a une bulle immobilière en Chine, et que pour l’heure, la tâche la plus importante est de résoudre le problème des surstocks immobiliers. La situation économique de la Chine est très complexe et il faut analyser le marché immobilier dans son ensemble, dans les villes de premier rang, de deuxième rang et de troisième rang, surveiller de près les tendances de l’immobilier, et apporter une réponse globale. La clé est l’anticipation et la confiance. Actuellement, la tendance indique que chez les consommateurs, au moins dans les villes de premier rang, la demande augmente.

7 – Pourquoi les jeunes Chinois s’intéressent-ils aux Deux Sessions?

Zhao Cheng, journaliste au Quotidien du Peuple

A mi-parcours des Deux Sessions annuelles, un rapport d’enquête montre que les jeunes Chinois affichent un intérêt plutôt élevé envers les sessions annuelles de l’APN et la CCPPC. Le 9 mars, le Quotidien du Peuple a ainsi rapporté qu’une enquête menée par les médias sur 5 652 internautes âgés de moins de 30 ans, ils s’intéressent aux Deux Sessions, et qu’ils en ont leur propre point de vue ; et en matière politique, ils ont leur propre façon de voir les choses. 55,48 % des répondants ont dit espérer pouvoir comprendre les motions proposées par les représentants, plus de 50 % des jeunes veulent voir augmenter le nombre de « représentants de première ligne » et que des employés de base d’entreprises soient élus en tant que représentants. Ils ne sont que 20 % à se dire « pas très intéressés » ou « pas intéressés du tout » par les Deux Sessions.
L’impression générale est que les jeunes ont tendance à être individualistes et tournés vers eux-mêmes, et l’étiquette « années 90 » a même fait forger à certains leur propre stéréotype sur eux, celle de personnes « vivant dans leur propre monde ». Mais la bonne surprise est que les données de l’enquête montrent néanmoins un degré d’intérêt encore relativement élevé des jeunes envers les Deux Sessions. Les Deux Sessions sont un événement annuel des affaires de l’Etat, et l’intérêt qu’affichent les jeunes montrent qu’ils se sentent concernés par la vie politique de leur pays.
Du point de vue perspective des jeunes, pour que les Deux Sessions se passent bien, elles se doivent d’être « terre à terre » et « efficaces ». 71,39 % des répondants croient qu’un bon représentant est quelqu’un plus proche des gens, qui comprend les aspirations du peuple. 67,73 % des répondants estiment que ce n’est que s’il peut proposer des solutions propres à résoudre des problèmes pratiques qu’un représentant peut être qualifié de « compétent ». Plus de 50 % des jeunes veulent voir augmenter le nombre de « représentants de première ligne » et que des employés de base d’entreprises devraient être élus en tant que représentants.
L’analyse de l’article du Quotidien du Peuple montre les angles d’intérêt des jeunes envers le statut et l’exercice de leur mandat, qui sont en fait étroitement liés à leurs demandes et à leurs intérêts. Les impôts, les prix, l’emploi et autres problèmes pratiques sont le centre d’attention des jeunes, mais pour les Deux Sessions, c’est aussi la clé pour attirer les jeunes et se rapprocher d’eux. Si, dans la salle de réunion, les représentants empilent les clichés et les paroles vides, s’ils se sentent tellement imbus d’eux-mêmes qu’ils ne touchent plus terre, alors il est plus que probable que les jeunes ne marcheront pas.
La façon dont la jeune génération s’intéresse aux Deux Sessions a aussi connu des changements et des nouveautés. Un sondage montre ainsi que 48,76 % des jeunes utilisent Wechat ou Weibo pour suivre les activités des représentants. L’« Internet + Deux Sessions » peut aussi créer une plate-forme attrayante pour la participation des jeunes à la politique.
En fait, il n’y a pas que de l’intérêt de la part des jeunes, ils ont aussi leur propre manière de participer à l’évolution de la vie politique. Une donnée inattendue de l’enquête montre ainsi que plus d’un tiers des jeunes ont déjà contacté des représentants. De toute évidence, les médias sont les moyens les plus efficaces. En réalité, des jeunes des années 90 sont déjà présents en tant que représentants au sein de l’APN : Tie Feiyan, née en 1992, est ainsi le plus jeune membre de l’APN. Mais elle n’est pas la seule, et lors des Deux Sessions locales, nombre de représentants nés dans les années 1990 se sont par exemple attachés aux intérêts de ce qu’on appelle la « tribu des fourmis », ces jeunes diplômés aux revenus si faibles qu’ils vivent presque en marge de la société, ou encore l’éducation des enfants des travailleurs migrants ; ils font des recherches solides et méticuleuses, et se montrent parfaitement terre à terre…

8 – Lutte contre la corruption : 24 « Notices Rouges » rapatriées en Chine depuis l’année dernière

Zhang Shuo, journaliste au Quotidien du Peuple

Le 11 mars 2016, Liu Jianchao, directeur adjoint du Bureau d’Etat de la prévention de la corruption, a accordé une interview aux journalistes avant la 3e réunion plénière de la 4e session de la 12e Conférence Consultative Politique du Peuple Chinois.
M. Liu a révélé la poursuite des derniers développements des travaux multinationaux de rapatriement des fugitifs à étranger. « L’année dernière, dans le cadre de l’opération ‘Sky Net 2015’, nous avons rapatrié plus de 1000 personnes de l’étranger, dont plus de 240 fonctionnaires. En 2015, le nombre de ‘Notices Rouges’ (messages d’alerte internationaux émis par Interpol destinés à communiquer sur des criminels recherchés) s’est monté à 18, et en janvier 2016, il y en a eu 6 de plus, soit un total de 24 ».
Liu Jianchao a ajouté que la Chine a rejoint la « Convention des Nations unies contre la corruption », et dans ce cadre elle coopère d’une manière ou d’une autre avec tous les pays. Dans certains domaines spécifiques, quels que soient les pays où se trouvent des officiels corrompus qui ont fui la Chine, nous avons des contacts avec eux. Si dans les pays en question, nous arrivons à communiquer avec eux par le biais de divers canaux diplomatiques ou judiciaires, nous nous efforçons d’obtenir leur soutien et leur coopération afin que les éléments corrompus soient rapatriés aussi vite que possible.
Selon M. Liu, actuellement, dans le monde entier, pour lutter contre la corruption dans tous les domaines, tous les pays procèdent à des enquêtes, mais ils cherchent aussi les moyens d’établir des mécanismes de lutte contre des formes de criminalité comme la corruption et le blanchiment d’argent. Dans le cadre de cette coopération, la Chine fait ses propres efforts, mais il est aussi nécessaire d’agir de concert avec la communauté internationale. Il y a deux ans, lors de la réunion de l’APEC qui s’est tenue à Beijing, les pays participants sont parvenus à un consensus sur la lutte contre la corruption, et publié une « Déclaration de Beijing », établissant également un réseau d’action anti-corruption. A présent, cet ordre du jour se poursuit, s’approfondit, et tous les pays étudient également la façon de continuer à prendre des mesures plus efficaces pour rendre la coopération plus pratique et renforcer la coopération anti-corruption dans la région Asie-Pacifique.

9 – A l’ère du tourisme de masse, les Chinois sont impatients de voir la « valeur » de leur passeport s’améliorer

Ji Peijuan, journaliste au Quotidien du Peuple

Depuis quelques années, de plus en plus de citoyens et d’entreprises chinois vont à l’étranger. En 2015, le nombre d’habitants de la partie continentale de la Chine ayant voyagé à l’étranger a dépassé 120 millions de personnes, maintenant un volume de croissance annuel moyen de plus de 10 millions de personnes. Les destinations de voyages à l’étranger des Chinois ont atteint plus de 150, le nombre de Chinois travaillant à l’étranger quel que soit leur emploi s’est monté à 1 027 000, les étudiants à l’étranger ont atteint le chiffre de 1 708 800, et près de 30 000 entreprises ont été créées dans près de 200 pays et régions.
Le 8 mars 2016, Wang Yi, Ministre des affaires étrangères, a déclaré lors d’une conférence de presse qu’en 2015, la Chine a conclu un accord avec 18 pays pour faciliter les échanges de personnel. Actuellement, le nombre de pays et régions auxquels les citoyens chinois titulaires de passeports ordinaires peuvent accéder sans visa ou avec un visa à l’arrivée a atteint 54. A l’heure où la Chine est entrée dans l’ère du tourisme de masse, où les Chinois sont désireux de voyager à l’étranger, les propos de Wang Yi auront sans aucun doute un effet positif majeur.
Actuellement, la Thaïlande, l’Egypte et 35 autres pays et régions accordent unilatéralement un visa à l’arrivée aux citoyens chinois, et l’Indonésie et 12 autres pays et régions permettent unilatéralement aux citoyens chinois titulaires de passeports ordinaires d’entrer sur leur territoire sans visa.
En 2015, le département des affaires consulaires du Ministère des affaires étrangères a continué à promouvoir la facilitation des échanges de personnel, à accélérer la mise en place d’un nouveau système d’échanges sino-étrangers de personnel. Cette promotion active visant à faciliter davantage les échanges de personnel avec la Chine a permis la conclusion d’une série d’arrangements institutionnels.
La Chine a déjà conclu 21 accords ou arrangements de facilitation d’échanges de personnes avec 18 pays, comme le Canada, le Royaume-Uni, l’Argentine et l’Irlande. La Chine et le Canada ont conclu des accords de réciprocité permettant aux hommes d’affaires, voyageurs et personnes rendant visite à des proches de bénéficier d’un visa à entrées multiples avec une validité pouvant aller jusqu’à 10 ans de multiples, et la Chine et la Grande-Bretagne ont conclu un accord de réciprocité permettant d’accorder des visas à entrées multiples d’une durée de 2 ans. En novembre 2014, lors de la visite du président américain Obama, la Chine et les Etats-Unis ont également conclu un accord de réciprocité de visas de tourisme et d’affaires à entrées multiples d’une validité pouvant atteindre 10 ans. Et en février 2016, lors de sa visite en Chine, Julie Bishop, Ministre australienne des affaires étrangères, a annoncé que le gouvernement australien a commencé les travaux d’un programme pilote visant à accorder des visas à entrées multiples de 10 ans aux citoyens chinois, qui devrait être officiellement mis en œuvre cette année.
Le 29 février de cette année, la Chine et l’Union européenne ont signé à Bruxelles leur premier accord de facilitation d’échanges de personnel, qui est entré en vigueur trois jours plus tard. Des centres de visas de l’UE ont été ouverts dans 15 villes de Chine, qui faciliteront les demandes de visas pour un pays de l’UE déposées par les citoyens chinois.
En outre, en 2015, la Chine a conclu avec 13 pays un accord portant sur l’établissement de postes consulaires ou l’expansion de circonscriptions consulaires. L’élargissement de la portée de rayonnement des services consulaires du Ministère des affaires étrangères contribuera à faciliter les échanges de personnel sino-étrangers, mais il sera aussi d’une grande utilité pour assurer une protection et des services consulaires plus rapide aux citoyens et entreprises chinois …
Le dernier classement mondial 2016 de la société de conseil britannique Henley & Partner des pays bénéficiant de politiques sans visa montre également que le passeport chinois est passée à la 87ème place en 2016, contre la 93ème en 2015.
Sous la direction du concept de la diplomatie pour les peuples, le gouvernement chinois a fait beaucoup de travail dans la promotion de la facilitation des voyages des citoyens chinois à l’étranger, et le problème des « difficultés de visa » pour les citoyens chinois souhaitant aller à l’étranger a connu une amélioration substantielle. Avec le renforcement de la « valeur » du passeport, le désir des Chinois de « partir quand ils veulent » n’est désormais plus un rêve.

10 – La Chine souligne les responsabilités de chacun dans le problème de la péninsule coréenne

Liu Junguo, journaliste au Quotidien du Peuple

« Je pense personnellement qu’actuellement un conflit (dans la péninsule coréenne) est encore peu probable ». « Maintenant nous sommes d’accord avec les résolutions des Nations unies, c’est conforme au droit international, et en conformité avec les exigences de la communauté internationale… ». Cette déclaration faite aux médias à l’occasion des Deux Sessions par Yin Zhuo, membre du Comité national de la CCPPC et expert en affaires militaires a attiré l’attention des médias.
S’agissant du problème de la péninsule coréenne, le monde extérieur est toujours à l’affût de la voix de la Chine. Le 2 mars 2016, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté à l’unanimité une résolution visant à mettre en œuvre une série de sanctions destinées à freiner les programmes de développement nucléaire et de missiles de la RPDC et a appelé à la reprise des pourparlers à six. La Chine, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, mais aussi voisine de la RPDC, va de nouveau devenir un centre d’attention.
Dans l’opinion publique occidentale, il a toujours existé des voix se livrant, sur la question du nucléaire dans la péninsule coréenne, à des spéculations sans fondement, ce qu’on appelle « la responsabilité de la Chine ». Après la résolution du Conseil de sécurité, le New York Times et d’autres médias occidentaux ont publié des premières « analyses », disant que « la question clé consiste à savoir si la Chine mettra vraiment en œuvre la résolution ou non ». Aux yeux du peuple chinois, ce genre d’« analyse » revient simplement à semer la confusion au sein de l’opinion publique.
En fait, dans les affaires internationales, la Chine est toujours responsable et joue un rôle constructif. La Chine a mis en œuvre scrupuleusement les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU, elle a toujours assumé ses obligations internationales. Sur la question nucléaire de la RPDC, la Chine a joué un rôle irremplaçable dans toute une série de moments importants pour éviter la détérioration de la situation. La Chine, tout comme la communauté internationale, est fermement opposée à tout ce qui peut saper le régime de non-prolifération et menacer la paix et la stabilité dans la région. A ce sujet, lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le 3 mars 2016, Hong Lei, porte-parole du Ministère des affaires étrangères, a été on ne peut plus clair : « La Chine espère que la résolution sera pleinement et sérieusement mise en œuvre ».
La Chine estime néanmoins que les sanctions ne sont pas une fin en soi, et que le dialogue et les négociations sont fondamentalement la meilleure façon pour résoudre le problème nucléaire dans la péninsule coréenne. « Si le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution, c’est pour faire revenir la question du nucléaire dans la péninsule coréenne sur la piste des négociations, elle devrait devenir un nouveau point de départ et la clé de voûte pour une solution politique ». Le 5 mars, le Quotidien du Peuple a en outre publié un article de commentaire qui a exposé un point de vue de la Chine sur la condamnation et les sanctions contre la Corée du Nord par le biais de la résolution du Conseil de sécurité, affirmant que « la racine du problème de la péninsule coréenne se trouve dans des résidus de la guerre froide et dans la méfiance entre les parties concernées », soulignant que c’est « seulement en encourageant conjointement la reprise rapide des pourparlers à six sur la question nucléaire dans la péninsule coréenne qu’il sera possible d’envisager un véritable tournant ».
Actuellement, les Etats-Unis et la Corée du Sud procèdent à des consultations bilatérales sur le déploiement du système anti-missile THAAD, censé assurer davantage de sécurité. Liu Jieyi, représentant permanent de la Chine aux Nations Unies, a récemment déclaré aux médias que la Chine s’oppose au déploiement de ce système anti-missile dans la péninsule, parce qu’il porterait atteinte aux intérêts stratégiques et de sécurité de la Chine et d’autres pays de la région, dans le même temps qu’il est contraire aux objectifs de maintien de la paix, de sécurité et de stabilité dans la péninsule, et risque de nuire sérieusement aux efforts de la communauté internationale pour trouver une solution politique dans la péninsule.

11 – Le soutien et l’orientation de la Chine au développement économique non-public n’a jamais faibli

Le 4 mars 2016, le Secrétaire général Xi Jinping a rendu visite aux membres de l’Association nationale chinoise pour la construction démocratique et de la Fédération de l’industrie et du commerce de la 4e Session du 12e Comité national de la CCPPC. A cette occasion, il a prononcé un discours important, réaffirmant les « Deux indéfectibles », soulignant les « Trois sans changements » et espérant que la majorité des acteurs de l’économie non publique saisisse la tendance actuelle, afin d’améliorer la qualité et leurs capacités à participer, dans le but de promouvoir le développement des entreprises afin de parvenir à un développement nouveau et meilleur.
« Nous insistons sur le fait que la consolidation et le développement de l’économie de propriété publique, en même temps que l’encouragement, le soutien et l’orientation au développement de l’économie non-publique ne sont pas mutuellement exclusives, mais une unité organique. L’économie de propriété publique et l’économie non-publique doivent se compléter mutuellement, et non pas s’exclure ou se neutraliser mutuellement ». Le discours du secrétaire général a clarifié la relation entre l’économie publique et l’économie non-publique. L’adhésion au principe de développement commun entre la propriété publique en tant que forme dominante et diverses autres formes de propriété est le système économique de base de la Chine ; consolider et développer inébranlablement l’économie publique, et en même temps encourager, soutenir et guider inébranlablement le développement économique non-public, est la politique fondamentale du Parti et du pays. La confiance dans l’économie non publique et l’ensemble de l’économie chinoise doit être fermement établie sur un système économique de base et des politiques majeures.
« Le statut et le rôle de l’économie non-publique dans le développement économique et social de la Chine n’a pas changé ; notre politique d’encouragement, de soutien et d’orientation au développement de l’économie non publique n’a pas changé, notre engagement à créer un bon environnement et offrir plus d’opportunités au développement de l’économie non-publique n’a pas changé ». Les « Trois sans changement » soulignés par le secrétaire général sont un signal clair et sans ambiguïté envoyé à toute la société. Depuis les plus de 30 ans de réforme et d’ouverture, le développement de l’économie non publique de la Chine est passé d’inexistant à existant, de petit à grand et de faible à fort, sous la direction des principes et des politiques mises en œuvre par le Parti. A l’heure actuelle, l’économie non-publique compte pour plus de 60 % du produit intérieur brut, plus de 80 % de l’emploi social, plus de 65 % des investissements en capital fixe, plus de 67 % des investissements étrangers directs. Face à de telles réalisations, y a-t-il la moindre raison d’apporter un changement à la politique actuelle ?
« La vision à laquelle nous adhérons au Parti au sujet du système économique de base est claire et cohérente et n’a jamais faibli ». L’économie de propriété publique et l’économie non publique sont deux composantes importantes de l’économie de marché socialiste, elles sont toutes les deux une base importante pour le développement social et économique de la Chine. Au fil des années, l’Etat a émis une série de lois et de politiques visant à protéger toutes les organisations économiques et les biens et intérêts légitimes des personnes physiques, et vigoureusement encouragé différents types d’acteurs du marché pour parvenir à l’égalité des droits, l’égalité des chances et l’égalité des règles. En particulier depuis le 18e Congrès du Parti, lors des troisième, quatrième et cinquième session plénières, élargi l’accès aux marchés pour un grand nombre d’entreprises non publiques, lancé des initiatives de réforme pour un développement égal, poursuivi la mise en place d’un grand nombre de politiques et de mesures en la matière, mis en place un système de politiques d’encouragement, de soutien et d’orientation au développement de l’économie non-publique, permettant au développement de l’économie non-publique de bénéficier d’un environnement politique et d’une atmosphère sociale favorable sans précédent. La tâche à accomplir à présent consiste, pour toutes les zones et départements, à mettre en œuvre sincèrement les exigences du Secrétaire général, à raffiner et quantifier les politiques en se fondant sur la réalité, à mettre en œuvre des mesures accompagnées afin de promouvoir la mise en place, l’ajustement et l’application des politiques, pour permettre aux entreprises privées de ressentir pleinement l’amélioration de celles-ci.

12 – Le gouvernement chinois encourage les fonctionnaires à se montrer audacieux et innovants dans la réforme

Che Bin, journaliste au Quotidien du Peuple

Le 5 mars 2016, le Premier ministre Li Keqiang, dans son Rapport d’activité du gouvernement lors de la 4e Session de la 12e APN, a déclaré qu’il faut « améliorer les mécanismes d’incitation et le mécanisme d’atténuation et de correction des fautes, apporter soutien et encouragement à ceux qui se montrent innovants dans la réforme, et permettre aux cadres dirigeants d’avoir envie d’agir, d’oser agir, et de pouvoir réussir ».
La Chine procède à un approfondissement des réformes et encourage la modernisation des systèmes et des capacités de gouvernance, mais comme souvent, face à de nouvelles situations, de nouveaux problèmes se posent. Faute de précédents, comment les représentants du gouvernement à tous les niveaux peuvent-ils arriver à trouver leur chemin et à ne pas se tromper ? Et en cas d’erreur, comment faire ? De toute évidence, ces questions devraient être traitées différemment : tolérer les échecs, permettre les essais et les erreurs, et corriger celles-ci quand il y en a. En particulier, il faut soutenir ceux qui font preuve d’innovation dans la réforme, et soutenir ceux qui ont le courage d’oser. Quand on évoque un mécanisme de correction des fautes et de tolérance envers les erreurs, il s’agit d’éliminer la peur psychologique de dépasser des limites fixées, de créer un environnement d’entreprise général détendu, tolérant et harmonieux, pour encourager l’innovation et la réforme.
Certains analystes estiment que les fonctions publiques chinoise et étrangère d’aujourd’hui partagent des caractéristiques communes, à savoir un esprit conservateur et un manque d’innovation. Néanmoins, dans un contexte qui voit la réforme et l’ouverture en Chine entrer dans une zone d’eaux profondes, l’élaboration d’un mécanisme de tolérance envers les erreurs a une signification toute particulière : elle est favorable à la libération et à la mobilisation de l’enthousiasme des responsables pour réformer et innover.
Ce « mécanisme de tolérance des erreurs et de correction des fautes », un important mot-clé du rapport d’activité du gouvernement, a un effet moral, en particulier dans le contexte économique actuel marqué par une pression à la baisse. Toutefois, le mécanisme de correction et de tolérance doit également faire la distinction entre les erreurs d’exploration dans le cadre des réformes et les violations délibérées commises, et en même temps qu’on doit accompagner ceux qui font preuve d’innovation dans les réformes, il convient de rester vigilant face aux phénomènes comme les « comportements d’omission » et les « comportements générateurs de désordre ».

13 – La baisse de la cote de crédit Moody de la Chine, une chose à prendre avec le plus grand calme

Sun Tianren et Yang Xun, journalistes au Quotidien du Peuple

L’agence internationale de notation de crédit Moody a récemment publié un rapport, faisant passer les perspectives de la cote de crédit du gouvernement chinois de « stable » à « négative », pour des raisons notamment liées à l’augmentation de la dette publique qui a conduit à une faiblesse financière et à des sorties de capitaux ayant eu pour résultat une réduction des réserves de devises, faisant peser une incertitude sur les capacités de la Chine à poursuivre la mise en œuvre des réformes.
Les conclusions de Moody sur l’économie chinoise sont-elles objectives et équitables ? De nombreux experts en doutent. Certains experts disent que les opinions du rapport sur l’économie chinoise elle-même ne sont pas exhaustives et ne semblent pas avoir pris en compte le fait de savoir si les fondamentaux économiques de la Chine à long terme ont ou non changé en bien, que la restructuration économique de la Chine a déjà porté ses fruits, que le secteur des services représente désormais la moitié du PIB de la Chine, et que la consommation de détail continue à stimuler la croissance du pays.
De toute évidence, s’agissant du degré de santé des finances chinoises, le rapport de notation lui-même fait l’impasse sur les aspects de dynamisme et de développement.
Dans son rapport d’activité, le Premier ministre Li Keqiang a souligné la poursuite de la mise en œuvre d’une politique fiscale proactive et d’une politique monétaire prudente, et que le taux d’augmentation du déficit se montera cette année à 3 %. Cela permet d’obtenir plus de marges pour de nouvelles réductions de taxes, en particulier une baisse de la TVA pour le secteur manufacturier, permettant de renforcer la compétitivité internationale de l’industrie manufacturière chinoise.
La Chine a clairement indiqué que les décisions prises illustrent le soutien apporté à la croissance économique par le biais d’une expansion budgétaire ; grâce au soutien à un taux d’épargne élevé, il est possible, avec des moyens comme le ratio de réduction des risques, d’assurer des conditions monétaires et de crédit plus souples. Reste à savoir si l’agence de notation américaine est en mesure de le comprendre…
Selon le Bureau national des statistiques de Chine, à la fin de 2015, les réserves de change du pays représentaient 32 % de son PIB. D’après le rapport d’activité du gouvernement, le déficit budgétaire 2015 sera équivalent à 2,4 % du PIB. Ces divers indicateurs démontrent pleinement la solvabilité du gouvernement chinois, meilleure que la plupart des économies occidentales.
La capacité du gouvernement chinois à mettre en œuvre les réformes ne saurait être mise en doute. Les réalisations économiques obtenues par la Chine, deuxième économie du monde, après plus de 30 ans de réforme et d’ouverture, sont remarquables. « Il suffit de briser cette barrière, et l’économie chinoise sera en mesure de renaître de ses cendres et de connaître la gloire »… À l’heure actuelle, l’économie chinoise est en effet confrontée à de grandes difficultés et à de rudes épreuves. Cependant, les opinions baissières extrêmes à l’égard de l’économie chinoise manquent de base factuelle, et sont même sans fondements.
Les trois grandes agences de notation Moody, Fitch et Standard & Poor détiennent un quasi-monopole sur l’activité du marché mondial, et elles ont une influence significative. Mais ces dernières années, l’équité de leurs critères de transparence et d’évaluation sur les activités commerciales ont fait l’objet de critiques. L’Union européenne s’est ainsi ouvertement élevée contre les « défauts » de ces systèmes lors de leur notation de la dette souveraine.
Après tout, peu importe que Moody et les autres agences de notation abaissent la cote de l’économie chinoise, ce n’est qu’un événement qui ne justifie aucunement qu’on en fasse tout un plat. Tout d’abord, parce que le public s’y attendait depuis un certain temps, et que partant il n’était pas trop inquiet à ce sujet ; ensuite, parce qu’il y a belle lurette que le ralentissement économique de la Chine fait la une de nombreux médias occidentaux, ce qui fait que les médias ne s’y intéressent plus guère.

14 – Pourquoi la croissance des revenus des Chinois dépasse celle du PIB national

Zhang Mengxu, journaliste au Quotidien du Peuple

Pour les Chinois, la Fête du Printemps est l’occasion la plus solennelle de l’année, et le festival traditionnel le plus populaire. En cette Année du Singe, dans le village de Luotuowan (Province du Hebei), Tang Rongbin, un villageois, se sent exceptionnellement à l’aise. Le comté de Fuping est un des comtés les plus touchés par la pauvreté de tout le pays, et le village de Luotuowan est un endroit où la vie est particulièrement difficile. Mais aujourd’hui, avec l’aide du gouvernement, la maison en brique de Tang Rongbin est maintenant rénovée, il dispose d’une nouvelle cuisine et d’une salle de bains avec des toilettes.
Le niveau de vie des gens est toujours, pour le PCC, un point de départ et un point d’arrivée. Depuis le 18e Congrès national du PCC, Xi Jinping s’est toujours attaché à la vie des gens, à leur assurer des moyens de subsistance, et créer de meilleures conditions de vie à tous les Chinois dans le domaine de l’éducation, de l’emploi, des revenus, de la santé, de la sécurité sociale,.
En 2015, dans le développement de la réforme de l’éducation, la Chine a atteint un nouveau niveau, le taux de scolarisation obligatoire sur neuf ans a atteint 93 %, permettant de dépasser le niveau des pays aux revenus les plus élevés ; de même, le taux brut d’admission dans l’enseignement supérieur a atteint 40 %, soit plus que les pays à revenus moyens et élevés, et en avance sur les objectifs du plan d’éducation national proposé à l’horizon 2020.
Face à la pression à la baisse que connaît l’économie, le gouvernement chinois a optimisé l’environnement des affaires, introduit intensivement des politiques préférentielles, comme des incitations fiscales et financières à l’emploi et à l’entrepreneuriat, permettant ces trois dernières années de dépasser les objectifs annuels du Programme pour l’emploi. En 2015, la Chine a créé 13,12 millions de nouveaux emplois urbains, portant le taux de chômage urbain enregistré à moins de 4,5 %.
La croissance du PIB de la Chine a à peine dépassé la barre des 7 %, tandis que celle des revenus a elle largement dépassé les 7 %. Ces deux dernières années, la croissance des revenus a régulièrement dépassé celle du PIB. En 2015, le revenu disponible national par habitant a augmenté de 7,4 %. Et, fait notable, la croissance du revenu disponible par habitant des résidents ruraux a été de façon continue plus importante que celle des résidents urbains.
« Il y a dix ans, j’ai eu une maladie du foie, j’ai dû payer l’ensemble des frais médicaux de ma poche, et j’ai même dû emprunter plusieurs milliers ». Aujourd’hui, grâce à la mise en place du système d’assurance maladie grave, Li Chaoqun, un habitant de Chongqing hospitalisé dans le service des maladies graves, peut enfin récupérer à l’aise. À l’heure actuelle, l’assurance médicale des travailleurs, l’assurance médicale pour les résidents urbains et le nouveau système d’assurance coopérative médicale rurale couvrent plus d’1,3 milliard de personnes, portant le taux de couverture de l’assurance à un niveau stable de 95 %. De même, l’espérance de vie moyenne des Chinois en 2015 a augmenté de plus d’un an par rapport à 2010.
Ces trois dernières années, malgré un contexte de croissance des revenus fiscaux qui est passé de haute a moyenne-basse, le gouvernement chinois n’a pas pour autant réduit ses investissements pour améliorer le niveau de vie des gens. Il a baissé les dépenses de fonds publics, arrêté la construction de bâtiments de bureaux et d’hôtels gouvernementaux, réduit les dépenses des administrations publiques et d’autres aspects, afin que le reste de l’argent puisse être dépensé pour protéger et améliorer le niveau de vie des citoyens. Entre 2011 et 2014, sur l’ensemble des dépenses fiscales nationales, les dépenses consacrées au niveau de vie des gens ont augmenté de près de 40 %, dépassant le taux d’augmentation total des dépenses fiscales sur la même période.
En Chine, un vieux dicton dit : « les gens sont le fondement d’une nation, et la nation sera en sécurité si ses fondations sont solides ». « Les gens aspirent à une vie meilleure, et c’est l’objectif pour lequel nous luttons ». Ces mots, prononcés par le Secrétaire général Xi Jinping devant les journalistes chinois et étrangers après la première séance plénière du 18e Congrès du PCC montrent combien le Parti et le gouvernement chinois s’intéressent et se préoccupent du niveau de vie de tous les Chinois.

15 – Gao Hucheng : l’absence d’indicateurs quantitatifs du commerce extérieur est une chose réaliste

Zhang Mengxu, journaliste au Quotidien du Peuple

Selon le rapport de travail du gouvernement chinois de 2016, aucun objectif quantitatif n’a été fixé pour le commerce extérieur. Le rapport se contente de parler « d’importations et d’exportations stabilisées dans un sens positif et des paiements internationaux globalement équilibrés », et cela n’a pas manqué d’attirer l’attention des médias.
Pourquoi aucun indicateur du commerce extérieur n’a-t-il été établi cette année ? Le 9 mars après-midi, le Ministre chinois du commerce Gao Hucheng a répondu aux médias, soulignant que dans le rapport de travail du gouvernement pour 2016, le fait de parler d’une évaluation qualitative plutôt que d’indicateurs quantitatifs pour le commerce extérieur est tout à fait réaliste.
Gao Hucheng a souligné que la situation récente du commerce international est complexe, le commerce international est encore dans une période de marasme, le Fonds monétaire international (FMI) a récemment abaissé par deux fois ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale, et cette prévision est actuellement la plus basse depuis six ans. De même, dans toutes les grandes économies, la différentiation en termes de macro-contrôle ne cesse de s’accroître, et dans l’économie mondiale, le commerce, les taux de change et les matières premières, les fluctuations sont aussi de plus en plus fortes, ce qui fait que les risques sont difficiles à déterminer.
« Dans ces conditions, proposer une évaluation qualitative plutôt que des indicateurs quantitatifs est tout à fait réaliste. De plus, dans les circonstances actuelles, il est difficile de proposer des indicateurs quantitatifs », a souligné M. Gao, qui a ajouté qu’« il est à noter qu’au cours des 20 dernières années, c’est la quatrième fois que la Chine recourt à une évaluation qualitative plutôt qu’à des indicateurs quantitatifs ».
Quant aux raisons qui expliquent la chute des importations et des exportations en janvier et février, Gao Hucheng a expliqué que, d’après les données disponibles, dans plus de 30 grandes économies mondiales, les données d’importations et d’exportations pour janvier et février sont aussi en baisse, et qui plus est d’une amplitude à deux chiffres. Dans ce contexte, il y a aussi une situation particulière en Chine, à savoir la période de la fête traditionnelle du Nouvel An chinois. Cependant, quand le rapport de travail du gouvernement évoque le maintien de la stabilité du commerce extérieur dans un sens positif, cela ne signifie pas pour autant un relâchement des travaux sur les importations et les exportations. Grâce aux efforts des divers ministères, la Chine a toutes les raisons de croire qu’elle pourra atteindre l’objectif d’un maintien de la stabilité dans un sens positif.
Comment la Chine va optimiser sa structure commerciale et parvenir à des percées inverses à la tendance a été un des sujets les plus en vue des Deux Sessions. Wang Tingge, président de la société Zhejiang Materials Industry Group et représentant à l’APN, estime que les entreprises exportatrices sont confrontées à une situation très difficile, d’abord parce qu’elles doivent moderniser leurs produits et technologies, et ensuite parce qu’elles doivent opérer une transformation de leur modèle d’affaires.

16 – Cinq conceptions de développement pour une Chine plus ouverte

Yang Xun, journaliste au Quotidien du Peuple

Un développement de l’économie chinoise « plus innovatrice, coordonnée, verte, ouverte et partagée » sera concrétisé au cours des deux prochaines sessions politiques, a déclaré Xin Ming, professeur de l’Ecole du Parti au cours d’une récente intervention.
Quelles sont les propositions d’actualité, de ce qui est devenu un phénomène particulier à l’occasion des Deux Sessions (APN et CCPPC). Les cinq conceptions de développement proposés en octobre 2015 durant la 5e session plénière du 18e Comité central du PCC, font partie du plan directeur du 13e Plan quinquennal de la nation (2016-2020). Le président Xi Jinping avait mis en avant ces conceptions, intervenant devant les membres du G20, qui s’est tenu en novembre dernier en Turquie. Les cinq conceptions de développement ont attiré beaucoup l’attention internationale.
Ces cinq conceptions reflètent la vision des dirigeants chinois sur les développements de l’économie nationale et sociale, et la volonté d’affronter les nouveaux défis, face à la lacune de moyens traditionnels incapables de résoudre les obstacles et problèmes rencontrés par la population. Observé depuis le niveau théorique, les cinq conceptions sont innovantes, créent un système de discours unique et sont le pilote nécessaire de la pensée dans le processus d’une « nouvelle normalité économique ».
La Chine s’engagera d’avantage dans les affaires sociales et de gouvernance économique internationale pour établir une économie ouverte à un niveau plus élevé. Jouant depuis de nombreuses années un rôle actif dans les affaires internationales, notamment dans l’application des objectifs du Millénaire pour le développement de l’ONU, et le soutien pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 relatif au développement durable. Le président chinois a promis de l’inclure dans le 13e plan quinquennal du pays en appelant à l’élaboration d’un projet d’exécution parmi les pays membre du G20 pour rédiger un plan d’action global pour une économie forte, durable et équilibrée.
La mondialisation fait que les pays sont plus étroitement liés. De plus en plus d’experts étrangers considèrent ces cinq conceptions comme une partie influente de la Chine et qui apportera d’énormes retombées positives dans le monde, tout en stimulant le développement économique de la nation…

17 – La Chine est entrée dans la deuxième étape de sa lutte contre la pollution

Yang Lijuan, journaliste au Quotidien du Peuple

Le 11 mars 2016, Chen Jining, ministre chinois de la Protection de l’Environnement, a annoncé que la Chine a fait de grands efforts pour contrôler la pollution, et qu’elle continuera à relever ce difficile défi avec des mesures fermes.
A la fin de 2015, il y a eu trois épisodes de forte pollution, de longue durée et sur grande échelle. Tandis que lors des trois premiers mois de cette année, il y a eu beaucoup de périodes de ciel bleu. Chen Jining a déclaré que la Chine est entrée dans la deuxième phase de contrôle de la pollution, et elle se dirige vers la troisième étape, qui consistera à ne pas être affecté par les conditions extérieures. Nous sommes actuellement dans la deuxième phase, mais pendant laquelle nous continuons à subir beaucoup d’effets de phénomènes naturels, comme la vitesse du vent, l’humidité, les précipitations, etc., et cette situation peut fluctuer. Surtout dans des conditions météorologiques extrêmes, ces manifestations sont encore plus importantes. Chen Jining a ainsi rappelé que les épisodes de brouillard de l’année dernière ont été liés à un phénomène El Nino puissant.
Chen Jining a souligné que la protection de l’environnement et le développement ne sont pas contradictoires. L’économie chinoise est entrée dans une période de nouvelle normalité, elle encourage le passage d’une poursuite de la quantité à la poursuite de la qualité. Cette « qualité » n’est pas seulement la qualité de l’économie seule, une bonne qualité de l’économie, c’est aussi une bonne qualité de l’environnement. […]
Au sujet de la loi de protection de l’environnement, Chen Jining a mis l’accent sur le respect de la loi par les gouvernements locaux pour que les entreprises s’y conforment mieux. En 2015, le Ministère de la Protection de l’Environnement a renforcé l’intensité des inspections administratives et des entretiens publics : il a procédé à une inspection globale dans 33 municipalités ou districts, interrogé publiquement 15 responsables supérieurs de niveau municipal ; dans ses opérations d’inspection dans les provinces, régions autonomes et municipalités, il a procédé à des contrôles de la protection de l’environnement dans plus de 30 % des gouvernements de niveau préfecture, conduit des entretiens dans 31 villes, mis en œuvre des restrictions régionales dans 20 villes ou comtés, et supervisé le traitement de 176 problèmes.
Répondant à la question soulevée par les médias qui demandent si la protection de l’environnement ne risque pas de faire augmenter le fardeau fiscal des entreprises, Chen Jining a déclaré que l’objectif principal de la taxe de protection de l’environnement que l’APN est en train d’élaborer n’a pas pour but d’augmenter les impôts, mais d’établir un mécanisme visant à encourager les entreprises à rejeter moins de polluants : plus elles rejetteront de déchets polluants, plus elles paieront d’impôts, et moins elles en rejetteront, moins elles paieront d’impôts.
Chen Jining estime que la Chine est arrivée à un moment où elle a besoin d’un système, où elle doit chercher de meilleures méthodes pour résoudre les problèmes de façon scientifique, et où il faut les résoudre au moindre coût possible. La détermination de l’ensemble des indicateurs doit se faire dans ce contexte, et à partir de cette pensée. Il a conclu en disant que la Chine est confiante dans la possibilité de réaliser ce genre d’objectif, et fournir à ses citoyens une eau plus propre, un ciel plus bleu, une terre plus propre.

18 – Les « entrepôts à l’étranger », instruments de logistique des sociétés de commerce électronique chinoises

Xing Xue, journaliste au Quotidien du Peuple

« Renforcer le commerce en ligne transfrontalier, soutenir les entreprises exportatrices, construire un certain nombre d’entrepôts à l’étranger pour les produits d’exportation, promouvoir le développement d’entreprises exportatrices à services intégrés ». Le « Rapport sur le travail du gouvernement 2016 » met en lumière la construction d’« entrepôts à l’étranger », en faisant un fait saillant du développement de l’innovation de modèle du commerce extérieur
Le commerce transfrontalier en ligne chinois est dans une période de boom, et le chiffre d’affaires du commerce extérieur est en augmentation. En mai 2015, le Ministère du commerce a lancé le « plan d’action de ‘circulation Internet +’ ». Aujourd’hui, nombre de plateformes de commerce électronique et d’entreprises exportatrices mettent en place à l’étranger un système logistique d’« entrepôts à l’étranger ».
Le terme « Entrepôt à l’étranger » désigne les lots de produits en gros expédiés par les entreprises exportatrices dans des entrepôts à l’étranger, destinés à la vente et à la distribution locale. Après commande des clients étrangers, les entreprises exportatrices procèdent à des livraisons locales directes via les « entrepôts à l’étranger », permettant de raccourcir les délais de livraison, mais également les obstacles en matière de dédouanement, le transport de marchandises en gros, ce qui réduit aussi les coûts de transport, et permet au client, après réception des marchandises, de les échanger facilement, améliorant ainsi l’expérience d’achat.
À l’heure actuelle, les entreprises de livraison express se développent très rapidement en Chine. Ce fut le 25 décembre 2015 à 10h08 précises, que le 20 milliardième courrier express de Chine de cette année fut envoyé. Pourtant, dans les objectifs pour 2015 du 12e Plan quinquennal, le volume d’affaires initial des courriers express était de 6,1 milliards. Au cours des cinq dernières années, l’industrie des messageries express chinoises a enregistré un taux de croissance annuel moyen de 54,6%, et néanmoins, dans un contexte de pression accrue dû au ralentissement économique, une croissance aussi rapide n’est pas rare. Ainsi, la croissance du chiffre d’affaires des messageries express transfrontalières est aussi très rapide.
Le modèle de développement du commerce électronique transfrontalier dit « achats sur le marché + entrepôts à l’étranger » a vu le jour dans un contexte de développement du marché. Le plus grand marché de produits de consommation courante en Chine, la ville Yiwu, connue sous le nom de « Supermarché mondial », a créé l’an dernier 17 entrepôts à l’étranger, d’une superficie de 36 000 mètres carrés, et également mis en place une alliance d’entrepôts de commerce électronique transfrontalier à l’étranger. Cette nouvelle forme de logistique transfrontalière est propice à la résolution des différents points de friction liés au développement du commerce électronique transfrontalier, encourageant les entreprises à aller à l’étranger. Soutenir la construction d’« entrepôts à l’étranger » est, pour le gouvernement chinois, une heureuse tentative d’innovation dans sa façon d’encourager le commerce extérieur, d’optimiser les coûts des fournisseurs de commerce en ligne transfrontaliers et de favoriser l’écoulement des produits chinois à l’étranger. Les divers ministères du gouvernement chinois devraient également améliorer la construction de services juridiques et fiscaux liés aux fournisseurs de commerce électronique transfrontalier.