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Relations sino-américaines

Articles du Quotidien du Peuple publiés avant la visite du Président XI JinPing aux Etats-Unis

1 A/ Kissinger: la Chine et les USA doivent collaborer et non se confronter

« Le plus important pour la Chine et les Etats-Unis est de baser leur politique sur la reconnaissance de ces deux grands pays qui ont besoin de travailler en coopération, et non dans la confrontation, ce qui est l’élément clé », a déclaré Henry Kissinger, ancien Secrétaire d’Etat américain dans une interview au Quotidien du Peuple le 10 septembre 2015. « Ils devraient appliquer cette conclusion à un certain nombre de questions concrètes et nous pourrons voir de nets progrès », a souligné Kissinger. Le président chinois Xi Jinping effectuera fin septembre une visite d’Etat aux Etats-Unis.
« J’ai eu de nombreuses conversations avec le président Xi, c’est quelqu’un d’une grande détermination qui a su tirer des leçons de sa propre expérience. Donc, je pense que c’est l’homme de la situation en Chine ». Kissinger a lancé la grande relation entre la Chine et les Etats-Unis et a été témoin de l’évolution de celle-ci depuis plus de 40 ans. Lorsque les premiers échanges ont commencé, la nation chinoise était au tout début de son développement économique. « Si quelqu’un m’avait montré en 1971 une image des deux villes de Beijing et Shanghai d’aujourd’hui, je vous aurais dit que cela est fou et que cela ne peut pas arriver. D’impressionnants changements. Je regarde toujours la Chine avec le souvenir de 1971. Même s’il y a eu de nombreuses difficultés économiques, elles ont été surmontées », a-t-il ajouté.
« Dans les premières relations entre les Etats-Unis et la Chine, nous avons eu un adversaire commun. Mais aujourd’hui ce n’est plus le cas, nous avons des opportunités communes ; si nous ne travaillons pas ensemble, nombreuses d’entre elles ne seront pas atteintes. Certains de ces problèmes ne peuvent être résolus uniquement par la Chine ou les Etats-Unis, comme notamment le climat, l’environnement ou les armes de destruction massives. Ce sont tous ces sujets dont nous devons traiter ensemble. Avec de nouveaux domaines, comme le Net, alors bien sûr il y aura des problèmes », a-t-il noté.
« J’ai bon espoir que la visite du président Xi sur le sol américain permettra un avancement dans certains de ces champs et de montrer les progrès réalisés dans le dialogue ».
« Une confrontation entre la Chine et les USA serait très préjudiciable pour les deux parties. Depuis près de cinquante ans maintenant, que je suis cette relation, on parle beaucoup d’un point de basculement, mais le fait est que les huit présidents américains ont mené une politique, similaire, et de même pour les cinq dirigeants chinois. Une collaboration est obligatoire, et nous devons travailler ensemble », a insisté Kissinger.
« La Chine et les Etats-Unis devraient coopérer sur le maintien de la paix dans le monde, notamment en Asie, ce qui est une entreprise conjointe », a indiqué Henry Kissinger, qui a donné de précieux conseils au président Obama pour gérer les relations sino-américaines dans le cadre du mandat qu’il lui reste à honorer à la Maison Blanche.
« Mon point de vue pour chaque président, a toujours été de leur dire d’être honnête avec le peuple chinois, d’appréhender les véritables préoccupations chinoises et tenter de résoudre les principaux problèmes, a fait observer le Dr Kissinger. « Je suis sûr qu’ils vont le faire, je reste très confiant ».
(Wen Xian et Li Boya du Quotidien du Peuple)

1 B/ Joseph Nye : la Chine et les Etats-Unis peuvent éviter le « piège de Thucydide »

Joseph Nye, célèbre expert en relations internationales et professeur à Harvard, dans une interview au Quotidien du Peuple le 16 septembre, a déclaré que c’est en renforçant les échanges à tous les niveaux, en portant un regard objectif et rationnel l’un sur l’autre, que la Chine et les Etats-Unis pourront complètement échapper au « piège de Thucydide ».
Il a souligné que tout un chacun est préoccupé par le fait de savoir si la Chine et les Etats-Unis vont ou non se lancer sur le vieux chemin historique de l’inévitable confrontation entre une nouvelle puissance émergente et une puissance conservatrice, si les relations sino-américaines ne vont pas tomber dans le « piège de Thucydide ». Sur ce point, Joseph Nye estime que la Chine et les Etats-Unis ne partiront pas sur cette vieille route ; la Chine est un participant constructif à l’ordre international et elle est toute disposée à rendre l’ordre international plus parfait, plutôt qu’à le contester.
Le professeur Nye a précisé que, depuis longtemps, il y a beaucoup de discussions aux Etats-Unis sur les relations américano-chinoises, et que des sujets comme le possible déclin des États-Unis, les relations sino-américaines et d’autres encore ont suscité de vastes préoccupations, certaines personnes craignant que la concurrence et les conflits entre les deux pays soit inévitable. Le professeur Lampton, expert sur la Chine avait parlé de « point de basculement » pour décrire les relations sino-américaines actuelles, et sur ce point, Joseph Nye dit que « Beaucoup de ses vues sont très perspicaces, mais l’argument du ‘point de basculement’ me semble un peu trop fort. La Chine et les Etats-Unis sont tout à fait capables de se comprendre en profondeur et d’éviter les conflits ».
Quant au « piège de Thucydide », Joseph Nye a souligné que la raison qui fit qu’Athènes et Sparte entrèrent en guerre fut l’inévitable montée en puissance d’Athènes et l’incapacité de Sparte à éviter la peur, que les relations sino-américaines actuelles sont différentes de celles entre Athènes et Sparte et qu’il ne saurait y avoir une simple analogie. « Actuellement, il y a de plus en plus d’échanges sino-américains à différents niveaux, les touristes et les étudiants chinois permettent aux deux pays et aux deux peuples de se connaitre en profondeur l’un l’autre, ce qui fait que les deux pays ne sauraient tomber dans une peur née de l’ignorance. Par conséquent, les Etats-Unis et la Chine sont tout à fait en mesure d’éviter ce piège.
Selon Joseph Nye, penser que la Chine va profiter de son rôle croissant dans les affaires internationales pour saper celui des États-Unis, comme dans un jeu à somme nulle, est stupide. Par exemple, évoquant la banque d’investissement en Asie, il se demande qui a bien pu inciter les autres pays à refuser de la rejoindre, et qu’heureusement, l’administration Obama a ajusté sa politique au sujet de cette banque. Quant au partenariat trans-pacifique, si la Chine en a la volonté un jour, son adhésion devrait être la bienvenue.
En ce qui concerne les problèmes actuels des relations sino-américaines, le Professeur Nye estime que même si les échanges économiques et commerciaux et les échanges culturels bilatéraux continuent d’augmenter, la compréhension mutuelle et la confiance mutuelle sont insuffisantes, ce qui se traduit par de nombreux problèmes. Le désaccord entre les États-Unis et la Chine sur la question de la sécurité du réseau est dans une certaine mesure une illustration de ce manque de confiance mutuelle, les deux parties doivent coopérer davantage dans le domaine de la sécurité des réseaux et avoir moins de soupçons. « La Chine et les Etats-Unis doivent renforcer leurs échanges, et avoir une vue objective et équilibrée l’un de l’autre ».
Joseph Nye estime que bien que la Chine continue à se développer, les Etats-Unis ont encore un avantage unique, et que donc il n’y a aucune raison d’avoir de l’anxiété. La menace chinoise est souvent exagérée par le public et les experts américains, de même que gonfler et rabaisser le développement de la Chine est erroné. Il faut plutôt voir le développement économique de la Chine comme une sorte de « retour », et si l’on ne prend pas en compte le contexte historique, la situation de développement de la Chine, il est facile de sur-réagir face à son développement actuel.
Enfin, au sujet des relations internationales, du transfert du pouvoir, Joseph Nye estime que le transfert de pouvoir entre les pays, entre les gouvernements et les organisations internationales et entre les ONG est un phénomène normal, et qu’il faut apprendre à s’adapter.

(Zhang Penghui, journaliste au Quotidien du Peuple)

2/ Les relations sino-américaines doivent maintenir une orientation stratégique prospective

La prochaine visite du Président chinois Xi Jinping aux Etats-Unis, qui aura lieu ce mois-ci, suscite la plus grande attention des médias internationaux. En tant qu’une des relations bilatérales les plus importantes du monde d’aujourd’hui, les relations sino-américaines ont atteint une ampleur, une profondeur et une complexité jamais vues auparavant.
Depuis leur établissement il y a 36 ans, les relations diplomatiques sino-américaines ont connu une trajectoire de développement inhabituelle, mais même si elles ont connu des problèmes momentanés dus à des différences et des frictions, elles n’ont jamais dévié de leur ligne principale.
Les relations commerciales ont toujours été un moteur des relations sino-américaines. Des études du Conseil des affaires Etats-Unis-Chine ont montré que les Etats-Unis importent un grand nombre de produits bon marché en provenance de Chine, dont le montant a augmenté jusqu’à atteindre l’équivalent de 1 000 dollars du revenu disponible annuel de chaque ménage américain ; quant aux investissements directs des entreprises chinoises aux États-Unis, ils y ont créé plus de 80 000 emplois.
Les fruits du développement et des échanges culturels entre la Chine et les Etats-Unis sont impressionnants. Le nombre de voyageurs aériens circulant entre les deux pays en 2014 s’est monté à 6,13 millions de personnes, soit une moyenne quotidienne de près de 17 000 personnes volant entre les villes des deux pays.
De même, quelques-unes des réalisations majeures de la coopération sino-américaine récente ont apporté des bénéfices à la fois aux deux pays mais aussi à tous les pays du monde : les accords sino-américains de facilitation réciproque en matière de visas rendent désormais possibles les voyages quasiment à l’improviste entre la Chine et les Etats-Unis ; les deux pays sont parvenus à un consensus sur l’élargissement de l’« Accord sur les technologies de l’information », ce qui a directement amené en juillet 2015 à une percée majeure dans les négociations pour encourager l’extension des accords de l’OMC, ce qui signifie que le commerce annuel de produits des technologies de l’information entre la Chine et les Etats-Unis sera exempté de droits de douane à hauteur d’un montant de 1300 milliards de dollars ; de même, la Chine et les Etats-Unis ont publié une « Déclaration conjointe sino-américaine sur le changement climatique », se montrant en pointe en matière de gouvernance écologique mondiale, et en conformité avec la volonté du monde.
Il est vrai que les relations sino-américaines ont connu beaucoup d’« éclats de voix ». Par exemple, une certaine perception d’un jeu à somme nulle qui conduit à des distorsions de la perception des relations internationales, fait croire que la Chine va continuer à renforcer ses objectifs stratégiques. Cependant, si l’on considère de plus près le contexte de développement des relations sino-américaines, on voit bien que, même s’il y a traditionnellement des frictions, des hauts et des bas du fait de différences d’intérêts et de valeurs stratégiques, politiques et économiques, si de nouvelles questions épineuses continuent d’émerger en termes de différends maritimes, de sécurité du réseau et autres, d’un point de vue historique et mondial, les intérêts communs de la Chine et des Etats-Unis dépassent de loin leurs différences. Les relations sino-américaines ont été en constante évolution, et les deux pays maintiennent une coopération étroite sur de nombreuses questions d’importance mondiale. Par exemple, en 2014, les deux parties ont élargi leur coopération sur le nucléaire iranien, la Syrie et d’autres grandes questions d’actualité internationales et régionales, mais aussi sur le changement climatique, Ebola et d’autres défis mondiaux, avec des résultats que tout le monde peut voir.
La coopération sino-américaine est une excellente chose pour le monde, mais toute confrontation entre les deux pays est mauvaise pour le monde. La construction de relations entre deux grandes puissances comme la Chine et les Etats-Unis est un fait sans précédent dans l’histoire ; ce processus ne saurait être un long fleuve tranquille, les deux pays doivent faire preuve de coordination dans des projets concrets, de patience et de conviction en matière de coopération. Aussi longtemps que les deux parties maintiendront un esprit d’où le conflit et la confrontation sont absents, tant qu’elles feront preuve d’un esprit de respect mutuel, de coopération et gagnant-gagnant, qu’elles maintiendront une stratégie prospective même en périodes de différents, les relations sino-américaines resteront stables et pleines de promesses.

3/ Relations sino-américaines : les 10 remarques clés de Xi Jinping

Le Président chinois Xi Jinping effectuera fin septembre une visite d’Etat aux Etats-Unis, soit son premier déplacement sur le sol américain depuis sa prise de fonctions en mars 2013.
Xi Jinping s’est régulièrement exprimé sur les relations sino-américaines depuis sa nomination à la tête du pays, aidant à mieux comprendre le nouveau modèle de relation entre la Chine et les USA, pour la prochaine rencontre historique des deux dirigeants.

1. Les différences entre les deux pays sont inévitables, mais ne sont pas l’essence de la relation bilatérale
Le 11 novembre 2014, Xi Jinping a rencontré son homologue américain Barack Obama dans la résidence gouvernementale officielle de Zhongnanhai au centre de Pékin.
Remarques : La Chine et les Etats-Unis connaissent des conditions nationales, histoires, cultures et voies de développement différentes. Les deux parties doivent se comprendre, se respecter et vivre en harmonie tout en conservant leur caractère unique. Les différences entre les deux pays sont inévitables, mais elles ne sont pas l’essence de la relation bilatérale. Les gouvernements chinois et américain doivent traiter correctement leurs différences et agir pour une bonne stabilité des relations bilatérales.

2. La surface de l’océan Pacifique est assez grande pour accueillir le développement de la Chine et des Etats-Unis
Le 13 avril 2013, Xi Jinping a rencontré le secrétaire d’Etat américain John Kerry.
Remarques : Le vaste océan Pacifique a assez de place pour accueillir le développement de la Chine et des Etats-Unis. Les deux pays devraient interagir positivement dans la région Asie-Pacifique, intensifier la communication et la coordination sur les questions régionales et internationales, et sauvegarder la paix sur le plan régional et mondial, ainsi que la stabilité et prospérité.

3. La coopération entre la Chine et les Etats Unis doit conduire à un résultat gagnant-gagnant et non à une confrontation blessant les deux nations
Le 9 juillet 2014, Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture de la sixième session de la stratégique sino-américaine et du dialogue économique (S&ED), et le cinquième dialogue de consultations de haut niveau d’échanges entre les peuples (CPE).
Remarques : Histoire et faits ont prouvé que la coopération entre la Chine et les Etats-Unis conduit à des résultats gagnant-gagnant, alors qu’une confrontation blessait les deux pays. Une coopération sino-américaine permettra la réalisation de projets bénéfiques pour les deux parties ainsi que pour le monde entier, alors qu’une confrontation serait désastreuse.

4. Améliorer la coopération et le dialogue, les seuls choix pour les deux pays
Le 4 décembre 2013, Xi a rencontré le vice-président américain Joe Biden
Remarques : Le monde subit des changements complexes. La Chine et les Etats-Unis partagent des obligations importantes pour maintenir la paix et la stabilité dans le monde, et également promouvoir le développement. Le renforcement du dialogue et de la coopération sont les seules possibilités pour les deux pays. Les deux parties doivent maintenir fermement la bonne direction des relations bilatérales, le respect de l’autre et de ses intérêts fondamentaux et de ses préoccupations majeures. Développer activement la coopération, traiter correctement les questions sensibles et différends, et assurer une croissance stable et saine des relations bilatérales.

5. Les deux pays ne peuvent pas se permettre de faire des erreurs sur les questions fondamentales
Le 9 juillet 2014, Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture de la sixième session de la stratégique sino-américaine et du dialogue économique (S&ED), et le cinquième dialogue de consultations de haut niveau d’échanges entre les peuples (CPE).
Remarques : La perception des Etats-Unis et de la Chine, quant aux différentes stratégies mises en place, peut affecter directement leurs politiques et relations. Nous ne pouvons nous permettre de faire des erreurs sur cette question fondamentale, ou risquer de prendre de mauvaises décisions.

6. Une bonne relation de coopération entre la Chine et les Etats-Unis est favorable à la stabilité et à la paix mondiale
Le 7 juin 2013, Xi et Obama ont rencontré ensemble la presse après la réunion de Sunnylands, en Californie.
Remarques : Afin de répondre aux besoins du développement rapide de la mondialisation économique et aux intempéries conjointement subies, la Chine et les Etats-Unis devraient tracer une nouvelle voie, loin des conflits et des confrontations entre les grandes puissances de l’histoire. Une bonne relation de coopération entre la Chine et les Etats-Unis est plus que favorable à la stabilité et à la paix mondiale.

7. Le « rêve chinois » est lié au rêve américain
Le 7 juin 2013, Xi a rencontré Obama au Sunnylands, en Californie.
Remarques : La Chine est fermement engagée dans la voie du développement pacifique et poursuivra indéfectiblement son objectif pour approfondir la réforme et l’ouverture du pays. La Chine va travailler dur pour réaliser le rêve chinois pour un rajeunissement national, et promouvoir la noble cause de la paix et du développement pour l’humanité. Par le rêve chinois, nous cherchons la prospérité économique, le renouvellement national et le bien-être du peuple. Le rêve chinois est lié à la paix, au développement, à la coopération et d’une collaboration gagnant-gagnant, relié également au rêve américain et celui dans d’autres pays.

8. Nous ne devrions pas laisser le nouveau modèle de relations entre les grands pays, comme la Chine et les Etats-Unis rester seulement un concept
Le 11 novembre 2014, Xi Jinping a rencontré son homologue américain Barack Obama dans la résidence gouvernementale officielle de Zhongnanhai, au centre de Pékin.
Remarques : La Chine et les Etats-Unis partagent un objectif stratégique clair, afin de construire un nouveau modèle de relations importantes entre grands pays. Nous ne devrions pas laisser ce nouveau type de relations rester à l’état d’un simple concept, mais le faire évoluer. Du point de vue stratégique et sur le long terme, la Chine et les Etats-Unis doivent construire ce nouveau modèle de relation étape par étape.

9. La mise en place d’un nouveau modèle dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis a besoin d’une accumulation au compte-gouttes
Le 24 avril 2013, Xi a rencontré l’ancien secrétaire d’Etat américain Henry Kissinger.
Remarques : La Chine et les Etats-Unis doivent penser grand. Les deux parties doivent garder la situation globale en vue et toujours adhérer à la bonne direction des relations bilatérales. La mise en place d’un nouveau modèle dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis a besoin d’une accumulation au compte-gouttes.

10. Face aux problèmes, les deux parties ne devraient pas simplement trouver le handicap trop ardu ou de le laisser prendre le dessus
Le 9 juillet 2014, Xi Jinping lors de la cérémonie d’ouverture de la sixième session de la stratégique sino-américaine et du dialogue économique (S&ED), et la cinquième dialogue de consultations de haut niveau d’échanges entre les peuples (CPE).
Remarques : La mise en place d’un nouveau modèle dans les relations entre la Chine et les Etats-Unis est un effort sans précédent et innovant. Il n’y a aucun précédent ni modèle à suivre, et il est naturel que certaines difficultés et voire des échecs se produisent. Face aux problèmes, il est essentiel de travailler ensemble pour les résoudre, au lieu de simplement trouver le handicap trop ardu ou de le laisser prendre le dessus.
(Source : Le Quotidien du Peuple).

4/ Projet Chine-Caraïbes : un partenariat gagnant-gagnant

Zhang Qing, 47 ans, directeur général de la Shanghai Construction Group (SCG) (Caraïbes), a tracé un cercle sur la carte de l’Amérique centrale et des Caraïbes. Le point de départ de ce cercle représente la République de Trinité-et-Tobago, où il était basé. Puis, reliant certains pays insulaires de la région des Caraïbes, et ensuite passant par Miami, avant de s’étendre au Mexique, au Costa Rica, et enfin revenir à Trinité-et-Tobago.
Zhang a travaillé ici pendant 20 ans, à plus de 18 000 kilomètres de la Chine. Sans doute, seules les personnes qui connaissent cette région, peuvent oser dessiner un tel cercle autour des Etats-Unis.
Au cours de trois heures d’entretien à ses côtés, il a pu me parler à plusieurs reprises de ses plans de développement dans ce cercle. Espérant que les projets de son entreprise continueront d’aider à la création d’une plate-forme de développement pour le secteur financier en Chine et pour les entreprises chinoises. Miami étant le centre de logistique proposé.
La vision de Zhang Qing reste lucide, parce qu’il sait que le développement de la Chine peut se connecter en douceur avec celui de l’Amérique centrale et des Caraïbes. Une connexion qui va également fournir des opportunités sans précédent pour les Etats-Unis.
L’hôpital multifonction pour les enfants de Couva, dont le SCG a contribué à la construction, est un exemple probant. Quand je suis entré dans cet hôpital, construit aux normes internationales, j’ai pu voir de nombreux appareils de conception américaine. Avec notamment des lits d’hôpitaux de Hill-Rom, un fournisseur américain de premier plan au niveau des technologies médicales, des lampes sans ombre de la société allemande Maquet. Ainsi que du matériel d’anesthésie et un électrocardiographe de la marque US Mindray, mais fabriqués en Chine.
Zhang a souligné que le groupe SCG avait bien reçu le contrat pour le projet de l’hôpital, mais la conception a été réalisée par des sociétés américaines. Le matériel a été acheté en vertu de l’obligation du gouvernement de Trinité-et-Tobago, avec des prêts accordés par le gouvernement chinois. L’équipement principal vient des Etats-Unis, montrant le rôle de premier plan du pays dans le domaine de soins médicaux et de l’influence américaine dans la région.
Lorsque je me suis rendu dans cet hôpital qui sera bientôt opérationnel, je ne cessais de penser au programme de coopération sino-américaine en Asie. Fin Septembre, Barak Obama et XI Jinping se retrouveront à Washington. N’ayant certainement pas l’occasion de discuter du développement des entreprises chinoises dans la région des Caraïbes, car des sujets bien plus importants devront être débattus par les deux dirigeants. Mais je continue d’espérer que le président américain puisse trouver malgré tout un peu de temps pour réfléchir à des projets comme l’hôpital Couva, et de voir comment les entreprises chinoises peuvent créer des opportunités dans «l’arrière-cour» des Américains.
Si l’administration Obama est prête à pousser les entreprises américaines à participer aux projets de développement en Asie dans une approche similaire, des résultats plus positifs qui profitent du développement de l’Asie seront générés. Pouvant par exemple rejoindre le programme chinois « Une Ceinture, une Route », pour un partage des bénéfices et dans le même temps créer des avantages pour les autres.
Aujourd’hui, ce sont les facteurs politiques plutôt qu’économiques qui entravent les Etats-Unis à prendre une telle décision. L’attitude de Washington envers la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures pourrait faire manquer une occasion rare de développement. L’Asie a besoin des Etats-Unis, tout comme l’hôpital Couva a besoin des lits d’hôpitaux de ce pays. Mais cela ne peut pas se faire en vendant simplement des navires de guerre.
(Ding Gang du Quotidien du Peuple – Source: le Quotidien du Peuple et le Global Times)

5/ Réforme des entreprises publiques : la Chine va construire un bloc de sociétés avec une compétitivité internationale

Source : le Quotidien du Peuple

Le Comité central du PCC et le Conseil des affaires d’Etat ont récemment publié les «Lignes directrices sur l’approfondissement de la réforme des entreprises d’État », qui mettent en avant les objectifs et les mesures pour la nouvelle ère de la réforme des entreprises d’Etat, marquant la présentation officielle d’une réforme majeure des entreprises appartenant à l’Etat chinois.
Le principal objectif de la réforme est de créer, à travers la réforme du système de gestion des actifs appartenant à l’Etat, un système d’entreprise moderne, un mécanisme de fonctionnement axé sur le marché, etc., de parvenir à l’horizon 2020 à la création d’un grand nombre d’entrepreneurs d’exception, de cultiver une puissante capacité d’innovation et de créer une véritable épine dorsale d’entreprises appartenant à l’Etat, compétitives sur le plan international, à améliorer de façon significative le dynamisme économique, la domination et l’influence et la capacité à résister aux risques des sociétés appartenant à l’Etat.
Parmi les tâches clés de la réforme, le développement de l’économie de propriété mixte est particulièrement intéressant. En réponse à la question d’un journaliste, Zhang Yi, Directeur de la SASAC – la Commission de supervision et d’administration des actifs appartenant à l’Etat – a déclaré au Quotidien du Peuple que les capitaux non-étatiques seront invités à participer à la réforme des entreprises d’Etat, afin d’encourager les investisseurs en capitaux non-étatiques à contribuer, de diverses manières, à la restructuration des entreprises publiques ou des sociétés cotées contrôlées par l’Etat et à renforcer leurs investissements et leur gestion d’entreprise, à la mise en œuvre de droits de participation égaux avec la sauvegarde des droits et intérêts légitimes des différentes parties prenantes ; il y aura également une accélération de l’introduction de capitaux n’appartenant pas à l’Etat en concordance avec les politiques industrielles favorables à la transformation et la modernisation de projets dans les secteurs du pétrole, du gaz, de l’électricité, des chemins de fer, des télécommunications, du développement des ressources, des services publics et d’autres domaines. Dans le même temps, le capital appartenant à l’Etat sera encouragé de diverses manières, à travers l’approche de marché, à entrer dans des entreprises non-étatiques en se concentrant sur des domaines-clés de secteurs stratégiques comme les services publics, les technologies de pointe, et à investir dans des entreprises non-étatiques ayant un potentiel de développement et de croissance ; enfin, les entreprises appartenant à l’Etat seront encouragées, à travers l’investissement en actions, l’investissement conjoint, les restructurations et d’autres moyens, à procéder à des fusions d’intérêts, des coopérations stratégiques et des intégrations de ressources.
Zhang Yi a souligné que l’objectif de développement de l’économie en propriété mixte est d’élargir les fonctions de l’Etat dans le domaine du capital, d’améliorer l’allocation et l’efficacité opérationnelle du capital appartenant à l’Etat, et de parvenir à une complémentarité des diverses variétés de propriété du capital, et enfin d’assurer une promotion mutuelle et un développement commun. Cette réforme n’a pas de calendrier.

6/ La réforme des entreprises publiques va être renforcée par la mise en place d’une « zone tampon » entre le gouvernement et le marché

Source : le Quotidien du Peuple

La publication récente par l’administration chinoise de « Lignes directrices sur l’approfondissement de la réforme des entreprises d’Etat », a attiré une large attention.
Ces « lignes directrices » ont clairement mis en avant que pour mettre en place la restructuration des entreprises publiques d’investissement en capital et d’exploitation, l’institution de supervision des actifs appartenant à l’Etat va désormais autoriser ces entreprises à assumer la responsabilité des capitaux appartenant à l’Etat dans les limites de leur autorité.
Dans une interview avec les journalistes du Quotidien du Peuple, le Ministre des finances adjoint Xu Hong a dit que ce genre de système suppose, par essence, la création d’un « écran » et d’une « zone tampon » entre le gouvernement et le marché. Les directives de l’organe d’administration et de supervision des actifs appartenant à l’Etat permettront principalement, par l’entremise de la plateforme constituée par les société d’exploitation et d’investissement en capital appartenant à l’Etat, et grâce à une approche progressive axée sur le marché, d’éviter l’intervention gouvernementale directe sur le marché, et de parvenir à une séparation réelle entre les entreprises et l’Etat. Xu Hong a révélé que les sociétés d’investissement en capital et d’exploitation appartenant à l’Etat pourront le faire de deux façons, l’une étant le mode autorisé par la SASAC – la Commission de supervision et d’administration des actifs appartenant à l’Etat -, et l’autre étant le mode autorisé par le gouvernement chinois.
Selon les « lignes directrices », la proportion de capitaux appartenant à l’Etat remise aux finances publiques sera encore renforcée, et davantage utilisée pour assurer la protection et l’amélioration de la vie des gens. La proportion du capital appartenant à l’Etat qui sera transférée aux finances publiques passera à 30 % en 2020, et les efforts de redéploiement du budget des capitaux appartenant à l’Etat central vers le budget public général augmenteront encore, reflétant les exigences de partage des gains en capitaux appartenant à l’Etat entre tous.
En outre, certains fonds propres appartenant à l’Etat seront transférés afin d’enrichir le fonds de sécurité sociale. Xu Hong a expliqué que, après la mise en œuvre du système d’assurance pension, le financement des paiements dus aux travailleurs actifs et retraités des entreprises appartenant à l’Etat a présenté un écart, et que cet écart ne saurait être simplement comblé en augmentant l’impôt pesant sur la masse salariale, sinon il s’ajouterait à la partie du passif transféré aux prochaines générations.

7/ Les règles économiques internationales, un nouvel espace de coopération économique et commerciale pour la Chine et les Etats-Unis

Selon Li Xiangyang, Président de l’Institut de stratégie pour l’Asie-Pacifique et le monde à l’Académie chinoise des sciences sociales, qui s’est exprimé dans un article publié le 15 septembre dans le Quotidien du Peuple, l’espace de la coopération économique et commerciale future entre la Chine et les Etats-Unis va continuer à croitre sur la base de l’échelle actuelle de l’investissement et du commerce, ce qui permettra de renforcer le niveau des règles économiques internationales.
Li Xiangyang a déclaré que la phase initiale du développement de la coopération économique et commerciale sino-américaine a été caractérisée par des performances exceptionnelles, ce qui a permis une expansion des parts de marché des deux pays l’un chez l’autre. Aujourd’hui, après l’entrée dans le 21e siècle, la coopération économique et commerciale sino-américaine s’est encore approfondie, les tendances de division verticale industrielle du travail sont devenues de plus en plus évidentes, et les investissements mutuels, la coopération financière et la coordination des politiques sont devenus de nouveaux domaines de coopération.
Près d’une décennie avant la crise financière mondiale de 2008, en même temps que le « consommateur américain » et « la production de la Chine » ont permis une croissance à grande vitesse des relations économiques sino-américaines, ils sont aussi devenus objectivement un « double moteur » qui a entrainé une croissance économique mondiale rapide. Après l’éclatement de la crise financière internationale, en tant que puissance économique mondiale, le gouvernement américain a lancé un plan de sauvetage financier massif et une politique d’assouplissement quantitatif, et le gouvernement chinois a adopté un plan de relance dont le cœur a été des investissements de 4 000 milliards de Yuans ; la coopération bilatérale dans le domaine de l’aide économique a permis d’éviter que la crise financière internationale ne dégénère en une nouvelle Grande Dépression. Bien que cette politique d’aide massive ait laissé beaucoup de complications, son rôle positif ne saurait cependant être nié.
Dans l’ère post-crise, les exigences de promotion du « rééquilibrage » de l’économie mondiale et du développement durable, de coordination des politiques macroéconomiques entre les grandes puissances sont devenues de plus en plus apparentes. Le G20 et le dialogue économique stratégique sino-américain, en tant que plateformes pour la coopération sino-américaine au niveau de la politique économique, sont entrés dans une nouvelle phase de développement. En même temps que l’économie américaine a progressé en termes de « désendettement » et « relocalisation de la fabrication », les efforts de la Chine pour développer la demande intérieure, éliminer les capacités excédentaires et accélérer la transformation du développement économique ont enregistré des succès. Bien que ce processus n’ait pas encore été achevé, la coopération entre la Chine et les Etats-Unis pour la croissance durable de leur propre économie et celle de l’économie mondiale a un sens positif.
Au niveau régional, la Chine et les États-Unis peuvent se servir de l’APEC en tant que vecteur, et accélérer la construction de la zone de libre-échange en Asie-Pacifique. Une fois que cette zone sera devenue une réalité, elle jouera un rôle positif énorme pour le renforcement des relations économiques et commerciales sino-américaines, la promotion de l’intégration économique de l’Asie-Pacifique et la libéralisation du commerce et de l’investissement mondiaux.
Les États-Unis font de leur mieux pour promouvoir les négociations pour l’accord de partenariat trans-Pacifique. Dans le même temps, la Chine a activement encouragé la construction du projet « Une ceinture, une route », favorisé la mise en place de nouveaux mécanismes de coopération financière régionale et de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, ainsi que les négociations de partenariats économiques régionaux globaux. Dans la promotion du processus d’intégration économique régionale, les relations sino-américaines ne sont pas concurrentielles, mais complémentaires.
Li Xiangyang a déclaré que la réforme de l’ordre économique international n’a pas à se conformer aux exigences des intérêts unilatéraux de la Chine, mais aux exigences de l’intérêt de la plupart des pays. Ces dernières années, dans le cadre de la coopération économique et commerciale sino-américaine, les États-Unis se sont de plus en plus préoccupés du niveau de l’ordre économique international et de la confrontation avec la Chine, considérant les propositions de réforme avancées par celle-ci comme un défi à leur domination sur l’ordre économique international. En fait, les règles et l’ordre économiques internationaux sont au cœur de la mondialisation économique, et s’ils ne reflètent pas les exigences de la plupart des pays en ce qui concerne leurs intérêts, ils deviendront un obstacle au développement harmonieux de la mondialisation économique.
(Le Quotidien du Peuple)

8/ La coopération infranationale, pilote des relations sino-américaines

Le conseiller d’Etat Yang Jiechi, a souligné que la Chine et les Etats-Unis avaient des échanges dans 43 états/provinces, ainsi que 200 villes jumelées, avec de multiples plates-formes et un vaste réseau pour des interactions étroites.
Yang a indiqué que le commerce bilatéral avait dépassé 550 milliards de dollars et les investissements mutuels représentaient 120 milliards de dollars en 2014. En juin 2015, les entreprises chinoises avaient directement investi 77,5 milliards de dollars dans 1501 des projets non financiers aux USA. Les estimations montrent que d’ici 2020, les placements chinois sur le sol américain atteindront 100 à 200 milliards de dollars, créant 200 à 400 000 emplois locaux.
Yang a fait observer que les échanges de peuple à peuple étaient une hélice des relations sino-américaines. En 2014, 490 000 jeunes Chinois ont étudié aux USA, et plus de 100 000 jeunes Américains en Chine. Soixante-cinq universités chinoises ont accueilli 12 000 chercheurs américains. Plus de 30% des étudiants internationaux dans l’Etat de Washington sont chinois. «Les deux nations ont également des vues différentes sur certaines questions et il y a des questions sensibles dans nos relations bilatérales, mais cependant, cela est compensé par nos intérêts communs et les possibilités de coopération. Le dialogue et la coopération étant les tendances dominantes».

(Source : le Quotidien du Peuple)